Généralement, les coaches de football que ce soit des sélections nationales que des clubs tiennent leur conférence de presse juste avant ou après les matches. Le sélectionneur national de l’équipe du Maroc, Vahid Halilhodzic, a dérobé à la règle en faisant sa sortie médiatique, jeudi dernier, alors qu’il n’y avait aucun match à disputer. Le technicien franco-bosniaque a fait la présentation du bilan de la sélection nationale aux éliminatoires de la prochaine CAN, bilan que seul lui a qualifié de positif malgré les critiques ciblant la prestation de son équipe lors de ses dernières sorties respectivement contre la Mauritanie et le Burundi.
En réalité donc, la sortie médiatique de Vahid était tenue au lendemain des voix élevées contre lui, criant à l’appel de sa démission suite aux mauvaises prestations de l’équipe nationale et son incapacité réelle à affronter les prochaines échéances avec confiance et rigueur escomptées.
La période choisie de cette rencontre avec la presse, une dizaine de jours après le déroulement des derniers matches à oublier, est voulue par Halilhodzic qui a profité de l’occasion pour calmer les esprits, détourner les regards et notamment exprimer sa satisfaction pour le but atteint concernant la qualification en Coupe d’Afrique au Cameroun tout en rappelant que son objectif primordial demeure la qualification de la sélection du Maroc au Mondial prévu au Qatar en 2022.
En réservant une grande importance au rendez-vous mondial, Vahid Halilhodzic a fait savoir que son équipe va tout faire pour réaliser l’exploit d’entrer dans l’histoire du football marocain. Pour lui, le déplacement au Cameroun, à la phase finale de la CAN, l’année prochaine, ne sera pas une promenade de santé. Il constituera un tremplin vers la qualification au Mondial prévu dans la même année.
Mais rien n’est rassurant pour le moment puisque le rendement de l’équipe nationale est toujours loin d’être à la hauteur depuis son arrivée succédant à Hervé Renard après l’élimination de la CAN en été 2019.
Sincèrement parlant, la productivité du Onze national laisse beaucoup à désirer dans la majorité des rencontres disputées, dont les deux dernières sorties de la CAN contre la Mauritanie qui nous accrochés au retour comme en aller sur le même score de (0-0) et le Burundi qui s’est doublement incliné avec la récente défaite difficilement encaissée à Casablanca (1-0) après celle à domicile (0-3). L’autre adversaire de l’équipe nationale reste la Centrafrique, également doublement battue (4-1 en aller et 0-2 au retour). Ce qui a permis au Maroc de se qualifier en tête de son groupe en compagnie de la Mauritanie, rappelle-t-on. Ce sont là en gros les résultats de l’équipe nationale qui n’a pas pu convaincre même face à des adversaires plus modestes.
Considérant la qualification comme « un grand exploit », Vahid a peut être oublié qu’il a mobilisé toute son armada composée des professionnels d’Europe alors que ses adversaires n’avaient que de simples joueurs du terroir. Et puis, Halilhodzic n’arrive toujours pas à mettre la main sur l’équipe type puisque, depuis son arrivée jusqu’à nos jours, il a testé un effectif de pas moins d’une cinquantaine de joueurs venant de l’étranger alors que ceux du championnat national restaient toujours marginalisés bien qu’ils aient leur mot à dire.
Et au lieu d’être réaliste en faisait appel au joueur le plus apte et le plus qualifié, Vahid continue d’aller sur les traces de ses prédécesseurs à la tête des Lions de l’Atlas en fermant les yeux sur les footballeurs locaux de la Botola qui ont pourtant fait beaucoup mieux pour le Maroc que ceux venant d’Europe. Le double sacre africain de la sélection nationale des joueurs locaux (CHAN 2021 et 2018) en est la meilleure preuve.
On craint donc que le groupe de Vahid rate, encore une fois, le coche lors de la prochaine CAN. On se demande comment il va aborder les choses sérieuses face à de gros calibres tels le Sénégal, Mali, Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire… ou le Cameroun pays hôte, pour ne citer que ceux-là, alors qu’il a approuvé toutes les difficultés pour se qualifier au détriment de petits adversaires.
La même chose est à dire pour les éliminatoires du Mondial où Vahid craint déjà les adversaires de son équipe se trouvant, selon lui, dans une poule plus relevée que celle de la CAN, avec trois équipes qualifiées pour la grand-messe africaine dont la Guinée, la Guinée Bissau et le Soudan.
Voilà qui justifie les limites d’un sélectionneur comme Vahid qui n’est sincèrement pas qualifié pour diriger les Lions de l’Atlas. On le dit maintenant avant qu’il ne soit trop tard si ce ne l’est déjà pour ce coach qui, au lieu de s’occuper de ses affaires liées au coaching, préfère la politique de la fuite en avant en tenant des propos explicites.
Vahid s’est permis de dire que le Maroc n’est pas encore prêt pour être champion d’Afrique et qu’il devra attendre encore 5 à 6 ans pour le faire. Aussi, les joueurs n’ont pas encore fait preuve d’un mental d’acier, d’esprit de jeu collectif, réaliste, efficace… et quelques choses comme ça.
On se demande qu’est-ce que vous faites chez nous, M. le coach, si vous n’arrivez pas à rectifier le tire et à faire l’essentiel en transmettant cette rage de vaincre à vos joueurs préférés d’Europe qui sont toujours les plus chanceux.
Et le pire, pour le sieur Vahid qui coûte cher à la trésorerie de notre pays (un salaire mensuel faramineux, des primes et autres avantages…), il est allé jusqu’à piquer les Marocains toujours orphelins du sacre continental. Il a donné l’exemple de l’Algérie vainqueur de la récente CAN. Il nous a taclés en nous rendant jaloux de ces Fennecs algériens à un moment où les Lions de l’Atlas, sous la houlette d’Hervé Renard, n’ont rien gagné en étant éliminé au 2e tour par une petite sélection du Bénin.
C’est honteux de la part d’un coach qui a opté pour la polémique et la provocation pour cacher ses limites et ses failles, un coach qui est en train de chercher des excuses pour jeter l’éponge, parait-il. Mais, il ne veut pas que ça vienne de lui afin que ses dus soient garantis si jamais il serait remercié avant que son contrat avec les Lions ne prenne fin.
Avis pour la Fédération et son président, Fouzi Lekjaâ, qui devront ainsi assumer et s’assumer…