La prorogation exceptionnelle du mandat du CNP est un état d’exception de longue durée

Déclaration de Mohamed Nabil Benabdallah, SG du PPS

Le secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah a qualifié l’approbation par le gouvernement d’un projet de loi portant création d’une commission provisoire de gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, d’une véritable catastrophe. Il a appelé « le gouvernement se doit de revenir sur cette démarche fâcheuse, qui nuit au progrès réalisé par notre pays dans le domaine des médias, en particulier, et de la construction démocratique en général. »

« C’est à une véritable catastrophe que nous assistons, aujourd’hui, avec l’approbation par le gouvernement d’un projet de loi portant création, ou plutôt nomination, d’une commission provisoire de gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, pour une durée de deux années entières.

Après avoir procédé à la prorogation exceptionnelle du mandat du Conseil National de la Presse, pour une durée de six mois, par décret-loi, voilà que le gouvernement renonce à la nécessité d’organiser des élections du conseil et annonce un état d’exception de longue durée, dans une démarche difficile à comprendre si ce n’est celle de courtiser certains milieux médiatiques.

C’est une mesure grave qu’a prise le gouvernement, dénotant d’un favoritisme flagrant, à travers un projet de loi s’apparentant à une « opération chirurgicale calculée et mesurée ».

Connaissant ce sujet (l’idée de créer un Conseil national de la presse a circulé pour la première fois lorsque j’étais en charge de la gestion du secteur de la communication), la mise en place de ce conseil avait pour objectif de veiller au respect de la déontologie de la profession de la presse et de mettre en place les règles de son autorégulation et de son indépendance, en tant que secteur vital pour l’espace démocratique.

Aujourd’hui, voilà que le gouvernement procède à une dénaturation sans précédent des nobles objectifs et rôles initiaux de ce conseil, après avoir manqué le rendez-vous de l’organisation des élections du Conseil National de la Presse lors de la précédente période de prorogation. Voilà que maintenant, il procède de manière suspecte et étrange, à la prolongation illégale de la vie d’une partie seulement du conseil et de certaines de ses commissions, avec des prorogatives décisionnelles fondamentales, en violation flagrante du principe de neutralité et des valeurs démocratiques.

Le gouvernement se doit de revenir sur cette démarche fâcheuse, qui nuit au progrès réalisé par notre pays dans le domaine des médias, en particulier, et de la construction démocratique en général.

A la place de ce projet inacceptable, qui crée une commission provisoire pour une période de deux ans, le gouvernement doit respecter les fondements légaux constitutifs du conseil et créer rapidement les conditions pour l’organisation d’élections libres pour la profession dans le respect des règles de démocratie, d’intégrité, de transparence et de concurrence loyale, afin de préserver le droit des journalistes de choisir leurs représentants. »

Mohamed Nabil Benabdallah

Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme

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