A l’appel du Front local de suivi de la crise de la Samir, des centaines de manifestants ont sillonné, samedi 25 novembre, les grandes artères de Mohammedia pour dénoncer le silence du gouvernement.
La marche a été marquée par une forte participation des salariés de la société, venus en grand nombre avec leurs familles, soutenus par les militants de la société civile et des représentants des organisations politiques. «Nous revendiquons une reprise immédiate de l’activité de la raffinerie» ont scandé les manifestants tout en appelant le gouvernement à mettre de l’ordre dans les prix des produits pétroliers. Pour eux, la montée vertigineuse des prix à la pompe reflète la faiblesse de la politique de libéralisation du marché adoptée par l’Etat, qui ne sert en fin de compte qu’aux distributeurs.
La marche a débuté depuis le boulevard Hassan II, en passant par Abderrahmane Serghini, puis le boulevard de l’armée royale pour prendre fin devant la préfecture de Mohammedia. Durant le parcours de la marche, les manifestants ont tenu de s’arrêter devant chaque station d’essence pour exprimer leur mécontentement face aux grandes entreprises qui détiennent 80% du marché et abusent de la situation de monopole.
«Le laxisme du gouvernement et son inaction, qui est synonyme de passivité, nous laisse poser des questions sur les véritables dessous de ce dossiers», nous déclare un cadre de la société, qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter «Nous sommes très inquiet du devenir de l’entreprise, car la situation actuelle ne laisse pas présager une solution dans l’avenir proche».
Il faut dire que les militants du front local n’ont guère apprécié les récentes déclarations d’un membre du gouvernement qui a tenu, devant les représentants de la Nation, à minimiser l’impact de la fermeture de la Samir sur l’approvisionnement du marché et sa contribution à l’économie nationale, comme le souligne un communiqué rendu public par le front local.
Autrement dit, les sociétés pétrolières de distribution ne peuvent pas se substituer à la Samir, car ils ne sont pas capables de garantir la sécurité énergétique du pays, estiment-ils.
Pour sa part, Houcine El Yamani, coordinateur du front syndical SAMIR, considère, dans une déclaration à la presse, que la résolution de ce dossier est très complexe ne peut se réaliser sans une intervention du gouvernement, qui demeure responsable des droits économiques et sociaux de tous les salariés, mettant en garde contre d’autres formes de protestation dans les jours à venir, notamment l’organisation d’un sit-in devant le Parlement.
Darfaf Khalid