Dossier Samir
Les salariés de la Samir ne lâchent pas prise et appellent le gouvernement à faire preuve d’une véritable justice sociale. C’est dans cette optique que le bureau syndical unifié a organisé jeudi 9 février 2023 une « assemblée générale de protestation » devant le siège de direction de l’entreprise en proférant des slogans dénonçant les atermoiements du pouvoir exécutif.
Parmi les manifestants, figuraient également des retraités qui n’ont pas manqué à ce «rendez-vous contestataire», et pour cause ils se sont retrouvés avec une pension de retraite misérable due au non paiement des cotisations sociales.
Pour les employés, il est illogique de procéder à la déduction des cotisations sociales sans bénéficier des droits sociaux. Comme quoi, ils exigent une régularisation juste de leur situation, celle de leur restituer l’intégralité du salaire, amputé d’environ 40% depuis 2016.
En fait, cette manifestation est un message clair destiné aux pouvoir public, plongé dans mutisme persistant au lieu de procéder à régler ce dossier en verser aux salariés l’intégralité des salaires et régler la question des cotisations.
Il faut dire aussi que la question qui ne cesse de tarauder l’esprit de tous les employés porte sur le devenir incertain de l’entreprise à cause de l’inaction du gouvernement.
Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz qui relève de la CDT, indique dans une déclaration accordée à Al Bayane que cette manifestation survient après la dernière rencontre avec le syndic. Ce dernier «a déclaré qu’il ne pourrait point agir faute de moyens, d’où la question sur la responsabilité directe de l’Etat dans ce dossier», clarifie-t-il.
Faux calculs
«Nous revendiquons que l’Etat marocain intervienne de manière efficace. Nous considérons que le dossier de la Samir est un dossier politique par excellence nécessitant une vision intelligente de la part de l’Etat», not-t-il en substance. Et de poursuivre que «l’Etat a une responsabilité politique qui consiste à œuvrer pour faciliter l’investissement et sauver, par conséquent, l’entreprise.» Et «le malheur, c’est que tous les calculs faits par le gouvernement se sont avérés faux jusqu’à présent », affirme-t-il.
Pour notre interlocuteur, «on assiste aujourd’hui à un hiatus abyssal qui sépare les prix des produits bruts et ceux qui sont raffinés.» Cela étant, la marge de raffinage a passé de 5 dollars le baril à 15 dollars. « Un tel indicateur nous montre à quel degré que la préservation de l’industrie du raffinage est si vital pour la santé de notre économie nationale », réplique Houcine El Yamani.
D’ailleurs, ajoute-il, « la dernière décision du tribunal de commerce de Casablanca qui a ordonné la cession des actifs de la société, constitue une réfutation effective des allégations sapant les efforts vissant l’acquisition de l’entreprise, en y mentionnant que le futur acquéreur ne sera point tenu du passif de l’entreprise», conclut le militant syndical.
Khalid Darfaf