Le ministre de la Santé, Anas Doukkali a souligné mardi à Rabat l’engagement de son département à améliorer les conditions de travail des médecins, des infirmiers et de tous les cadres médicaux.
En réponse à une question centrale sur « la démission collective des médecins du secteur public » à la Chambre des conseillers, M. Doukkali a indiqué que le ministère œuvre de concert avec d’autres départements pour trouver des solutions susceptibles la situation sociale des médecins et cadres médicaux et de revaloriser leurs salaires tout en veillant à l’optimisation du rendement.
Il a rappelé que dans le cadre du dialogue social, il a été procédé à la signature le 5 juillet 2011 d’un protocole d’accord sur le bilan du dialogue social portant sur l’amélioration de la situation des fonctionnaires du ministère de la Santé entre le gouvernement et les partenaires sociaux, précisant que 24 points de l’accord ont été mis en œuvre sur un total de 38 et que les points restants sont en cours de réalisation.
Sur le registre des réalisations, le ministre a notamment évoqué l’augmentation de 50% de l’indemnité de garde et d’astreinte pour un coût de 44 millions de DH (MDH), la révision de la prime de risque, l’instauration d’une indemnité de responsabilité au profit des médecins chefs et infirmiers majors au niveau des centres de santé et dispensaires situés en milieu rural, la mise en place de la spécialité en médecine communautaire ou de famille et l’octroi aux infirmiers issus des promotions 1992, 1993, 1994 et 1995 d’une bonification d’ancienneté de 2 ans.
Après avoir évoqué le dernier rapport de la Cour des comptes qui a pointé un pauvre rendement, particulièrement les délais longs de rendez-vous, il a affirmé que le ministère est déterminé à contrôler la présence en mettant en place les moyens et les conditions pour un meilleur service rendu aux citoyens et en mettant en œuvre les procédures administratives y afférentes.
Concernant les motifs avancés dans la lettre de démission collective des médecins relatifs à la situation du secteur, M. Doukkali a estimé que « les problèmes auxquels fait face le secteur de la santé sont connus de tous et ne datent pas d’aujourd’hui », mettant en avant les efforts consentis par les gouvernements qui se sont succédé afin de les surmonter en fonction des moyens et des ressources disponibles.
Il a également rappelé que, dans le cadre de la poursuite de la réforme du système hospitalier, du renforcement des acquis réalisés et de l’accompagnement de la réhabilitation des hôpitaux afin de présenter aux citoyens des prestations de qualité, en plus de la promotion de l’offre sanitaire conformément au Régime d’assistance médicale (RAMED), il a été procédé entre 2012 et 2018 à l’ouverture de 22 établissements hospitaliers et de trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) d’une capacité de 2.431 lits, pour un montant global de 6,3 milliards de dirhams.
S’agissant des projets en cours, il a souligné que 49 établissements hospitaliers sont en cours de réalisation dont 3 CHU à Tanger, Agadir et Laâyoune ce qui permettra d’augmenter la capacité d’accueil à 8.196 lits pour un investissement dépassant les 16 milliards, outre la mise à niveau de 16 établissements d’une capacité de 406 lits pour (1,1 MMDH).
Il a également tenu à rappeler qu’en vue de mettre en œuvre ce plan de réforme, le ministère a mobilisé un budget annuel de 850 MDH pendant 5 ans, afin de combler les déficits constatés en matière d’accueil hospitalier, et a procédé à l’acquisition de nouveaux lots d’équipement médical.
Pour ce qui est de la maintenance des équipements, le ministre a mis en avant la politique adoptée par son département dans ce domaine, notant que les fonds alloués à cet égard ont enregistré une hausse considérable allant de 45 MDH en 2008, à 120 MDH en 2014 pour atteindre 187 MDH cette année.
Il a en outre souligné qu’en application des Hautes orientations royales et eu égard à l’importance accordée au secteur vital de la santé, il a été procédé au lancement d’une nouvelle étape du dialogue social sectoriel, parallèlement au dialogue social central, avec les différents partenaires sociaux, à leur tête les représentants de l’ordre des médecins en vue d’examiner les questions en suspens avec comme objectif d’améliorer les conditions de travail du corps médical.