Les cimaises de l’institut français de Rabat accueilleront du 19 janvier au13 février 2016 une exposition photographique de l’artiste Hicham Benohoud. Rétrospective est le thème de cette exposition qui sera l’objet d’une tournée dans les instituts français de Marrakech, Agadir, Casablanca, Tanger, Kenitra, Oujda, Meknès et Essaouira.
Cette exposition sera l’occasion pour les férus de la photographie de découvrir ces œuvres qui ont fait le tour du monde. La technique de Benohoud repose sur la mise en scène au-delà du normal et des choses habituelles. L’artiste intègre dans ses travaux des objets existant dans son entourage et les présente à son public sous forme d’œuvres étranges ouvrant les voies à l’imaginaire, au questionnement et à la méditation. Ces travaux et installations reflètent, entre autres, son identité marocaine et sa culture «Au travers de sa pratique de la peinture, de la photographie ou de la vidéo, Hicham Benohoud a développé une œuvre qui ne cesse, derrière ses brillantes mises en scène de la réalité, d’interroger l’identité. La sienne bien sûr, dans les nombreux autoportraits aux apparences mystérieuses, mais pas seulement». Dans un processus de création plus large que la seule expérience du récit autobiographique, son travail questionne surtout celle de ceux qui l’entourent, tout autant qu’il met en évidence les composantes culturelles ou sociétales de son environnement», a écrit à son propos Bernard Millet, directeur de l’Institut français de Rabat. Ce marrakchi de souche a fait un passage dans l’enseignement des arts plastique dans sa ville natale. Il quitta le Maroc pour rejoindre la Galerie Vu basée à Paris. Des années plus tard, il intègre une deuxième fois le domaine de l’enseignement de la photographie au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains en France en 2005. L’expérience enrichissante de l’artiste dans les domaines des arts plastiques, photographie et vidéo a donné plus d’ampleur et d’originalité à ses œuvres qui ont été exposées dans les plus grandes institutions culturelles mondiales, à savoir le Centre Georges Pompidou, le Palais de Tokyo, l’Institut du Monde Arabe, la Fondation Aperture New York. Il a également participé à de prestigieuses collections publiques et privées dont celles du Palais Royal de Rabat, Tate Modern de Londres, le Centre Reina Sofia de Madrid et bien d’autres. « La partie la plus évidemment photographique du travail de Hicham Benohoud se situe en parfaite osmose avec l’ensemble de ses créations picturales – dont les plus troublantes intègrent la photographie – ou des installations par lesquels il interroge l’identité au travers de mille modalités du portrait qui disent calmement et fermement son malaise face à sa situation, à sa culture, à son pays», a fait savoir la critique Christian Caujolle.
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Parution de «la révolution des dévots »
de Said Bensaid Alaoui
Le romancier Said Bensaid Alaoui vient de publier un nouveau roman, «la révolution des dévots » aux publications du centre culturel arabe.
Ce roman est composé de deux textes littéraires majeurs dont la narration navigue entre l’univers du protagoniste Mehdi, sa biographie et le monde de Lyamouri dans son périple entre le Caire et la ville ocre Marrakech. Dans une ville du Sud de l’Espagne, Abdelmoula Yamouri plonge dans la solitude pour écrire un roman historique dont le héro n’est qu’Al-Mahdi Mohamed ben Al Mouwahidi. Les manifestations du «printemps arabe» battent leur plein quand Lyamouri, qui a vécu aux Etats Unis une partie de sa vie exerçant la profession du scénariste, a atteint une phase intéressante dans l’écriture de son roman. Il se documente ainsi sur Mehdi, ainsi que son époque et sa biographie. Il ne laisse passer aucune. Il suit à travers la télévision, les événements qui se sont déroulés dans le monde arabe. Un moment plus tard, il décide de voyager en Egypte et de sortir à la Place «Attahrir». Les angoisses de Yamouri sur l’histoire de Mahdi se multiplient. Il entamera son périple de la recherche de Mehdi et sur le manuscrit perdu au cœur de la tempête du «printemps arabe». Ses sentiments et besoins contradictoires se confrontent dans la réflexion de Yamouri, augmentant ses soucis et sa quête d’un personnage qui n’existe peut-être que dans son imaginaire et celui de certains gens.
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Assalmi à Dart Louane : éloge de la simplicité
Au cœur de la cité ancienne de la ville de Rabat, la résidence d’artistes DartLouane a accueilli le jeudi 7 janvier, dans le cadre de ses jeudis culturels, l’artiste peintre Mohamed Assalmi pour parler de son expérience picturale. Ce fils prodigue de la région de Tafilelt a commencé à dessiner depuis son enfance. «Mon premier rapport avec le dessin était à l’école.Un jour, l’instituteur m’a invité à dessiner une vache sur le tableau devant les élèves. C’était un souvenir qui me revient à chaque fois. C’est inoubliable».
Autodidacte, ce peintrevoyageur est fasciné dans ces travaux par la simplicité des petites gens de sa région, Errachidia. «Les couleurs, les lumières et les odeurs de gens simples m’inspirent à merveille dans mes œuvres. J’aime la simplicité et l’authenticité de leur mode de vie», a-t-il expliqué lors de la rencontre. Le voyage est la grande école de l’artiste. En effet, Mohamed Assalmi ne cesse de parcourir les kilomètres à la recherche de l’autre, de son âme. «J’aime échanger avec les gens, les sentir, surtout les écouter. Je cherche toujours cette voix intérieure de l’humain. Je suis un vagabond dans le désert de la vie. Un voyageur dans le temps et dans l’espace», a-t-il dit.
Par ailleurs, l’artiste développait une passion pour la peinture dans sa jeunesse avec des moyens simples et modestes avant d’atteindre la phase de la maturité artistique. Il commençait par le figuratif, l’impressionnisme, puis le contemporain. «Je me trouve dans la peinture. Je trouve un plaisir en désignant. C’est là où je me m’exprime et j’extériorise ce que je ressens et je vois», poursuit-il. Dans ses tableaux on trouve des visages, des gens, des kasbah et les paysages fabuleux du désert avec des couleurs festives et assez de lumières. «Je me concentre sur les détails que je peinsavec des couleurs tantôt chaudes et froides. Ce qui est important pour moi c’est l’être humain dans sa diversité et son originalité», a-t-ilconclu.
Mohamed Nait Youssef