La Chine promet une réponse «ferme»

Vice-président taïwanais aux Etats-Unis

La Chine a promis dimanche des « mesures fermes » face à la visite aux Etats-Unis de William Lai, le vice-président de Taïwan, car elle voit ce séjour comme une atteinte à ses revendications de souveraineté sur l’île. Selon les autorités taïwanaises, M. Lai doit simplement « transiter » par le sol américain avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’entrée en fonctions du nouveau président, Santiago Peña.

Mais le dirigeant, aux positions indépendantistes assumées et à ce titre bête noire de Pékin, pourrait rencontrer des personnalités politiques américaines durant son passage à New York, où il dit être arrivé dimanche.

La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Elle dit privilégier une réunification « pacifique » avec le territoire, où les quelque 23 millions d’habitants sont gouvernés par un système démocratique. Mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.

« La Chine s’oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s’oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan puissent se rendre aux États-Unis », a indiqué dimanche un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« La Chine suit de près » la visite de William Lai « et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a-t-il souligné dans un communiqué.

L’armée chinoise avait organisé en avril des manoeuvres de trois jours autour de Taïwan en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

« Heureux d’arriver dans la Grosse Pomme, icône de la liberté, de la démocratie et des opportunités », a indiqué dimanche William Lai sur X (le nouveau nom de Twitter) après son arrivée à New York.

Il a également écrit avoir été accueilli par des représentants de l’Institut américain à Taïwan, l’organisme qui fait office d’ambassade américaine de facto sur l’île en l’absence de relations diplomatiques entre Washington et Taipei. Après New York, M. Lai doit se rendre au Paraguay, l’un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei, puis s’arrêter à San Francisco au retour.

William Lai est candidat à la succession de l’actuelle présidente Tsai Ing-wen. Tous les deux sont issus du Parti démocratique progressiste (PDP, pro-indépendance).

La Chine voit avec méfiance les rencontres ces dernières années entre des dirigeants taïwanais et des représentants de certains pays occidentaux, notamment des Etats-Unis, car elles confèrent une forme de légitimité aux autorités de l’île.

« Les États-Unis et Taïwan, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux États-Unis sous le prétexte d’un transit », a souligné dimanche le ministère chinois des Affaires étrangères.
Il a exprimé son « vif mécontentement » face à cette visite du « fauteur de troubles » William Lai.

Les relations Pékin-Taipei se sont envenimées en 2016 avec l’arrivée à la présidence de Tsai Ing-wen.
Elle refuse, à l’inverse de son prédécesseur et comme l’exige Pékin, de considérer que l’île et la Chine continentale font partie d’une même entité « Chine ». Depuis, la Chine accentue sa pression diplomatique et économique sur l’île.

Des avions militaires chinois font régulièrement des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.

Une Adiz est une zone, bien plus étendue qu’un espace aérien, dans laquelle les autorités d’un territoire demandent que les aéronefs étrangers s’identifient pour des raisons de sécurité nationale.
Au cours de la semaine précédant le départ de William Lai, la présence militaire chinoise autour de Taïwan a ainsi été plus importante que d’habitude.

« La cause première des tensions dans le détroit de Taïwan, c’est la tentative des autorités taïwanaises de s’appuyer sur les États-Unis pour obtenir l’indépendance et l’insistance des États-Unis à utiliser Taïwan pour endiguer la Chine », a déploré dimanche Pékin.

Les Etats-Unis, qui ont accordé leur reconnaissance diplomatique à la République populaire de Chine en 1979, restent cependant l’allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d’armes.

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