Nassiba Benabdelhafid, fondatrice de la plateforme LogisTiqa
Propos recueillis par Kawtar CHAAT – MAP
La 15ème édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), dont les travaux se sont ouverts mardi à Meknès, abrite, pour la première fois, le Pavillon Village Start-ups, un nouveau pôle qui regroupe un peu plus de 40 entreprises appartenant à cinq pays, et qui leur offre l’opportunité de présenter leurs solutions dans l’objectif de faire évoluer le business-model agricole, ses offres, ses pratiques et ses expertises, tout en répondant aux enjeux agronomiques, économiques et environnementaux qui lui incombent.
Nassiba Benabdelhafid, fondatrice de la plateforme LogisTiqa, une start-up marocaine qui expose au Salon, a accordé une interview à la MAP, dans laquelle elle s’exprime sur sa participation et sur l’adoption des nouvelles technologies dans le secteur agricole.
Que représente pour vous la participation à la 15ème édition du SIAM?
Le SIAM est un événement phare pour LogisTiqa. C’est l’événement de l’année pour rencontrer les acteurs de l’agriculture et de l’agro alimentaire afin de leur présenter les opportunités que peuvent leur offrir la digitalisation et l’optimisation de leur logistique.
Quel constat faites-vous du rythme d’adoption des nouvelles technologies et des pratiques intelligentes dans la sphère agricole au Maroc ?
Le domaine agricole utilise encore très peu les outils disponibles par manque d’information ou de sensibilisation sur l’impact de la digitalisation sur leur productivité et leur compétitivité. Par exemple, chez LogisTiqa, nous travaillons au quotidien avec les très petites, petites et moyennes entreprises, comme les coopératives agricoles pour digitaliser leur gestion d’entreprise. Celles ayant essayé nos solutions ont été convaincues par le temps qu’elles leur font gagner. Elles se rendent compte qu’elles ont une meilleure maîtrise et peuvent prendre des décisions plus rapidement et de façon plus objective.
Comment la plateforme LogisTiqa compte contribuer à l’essor du digital dans le secteur agricole ?
La plateforme digitale LogisTiqa.co a été conçue pour et avec les petites et moyennes entreprises, et en particulier les coopératives agricoles. Au quotidien avec nos clients, nous prouvons que la digitalisation offre plus de transparence, d’efficience et donc de confiance « Tiqa ».
Cette confiance est essentielle dans les relations avec les clients, les fournisseurs et les prestataires de service. C’est pour cela que LogisTiqa offre une gestion interne de l’entreprise de A à Z : de la prospection vers la facturation, le recouvrement et intègre une plateforme de prix de transport international moins cher. En utilisant LogisTiqa, non seulement les entreprises agricoles se digitalisent mais elles intègrent les bonnes pratiques, à travers l’utilisation de la plateforme et réduisent leurs coûts logistiques de plus de 40%.
Le digital s’impose de plus en plus en matière d’accompagnement des mutations sociales et économiques de l’agriculture. Quelles stratégies à adopter pour améliorer l’incubation et l’accompagnement des TPMEs et des coopératives?
Nous avons la conviction que le but d’un bon accompagnement devrait être l’autonomisation de la coopérative ou la TPME. Nous voulons leur donner le pouvoir de gérer leur entreprise aussi sérieusement que les grandes entreprises. Grâce à cette digitalisation, nous permettons aux entreprises de faciliter leurs relations avec des prestataires externes (transitaires, transporteurs, comptables, …) et avec leurs clients.
En parallèle, nous avons constaté que des formations sur les bonnes pratiques logistiques, d’organisation et d’autres thèmes sont essentielles au développement de ces entreprises agricoles et doivent être régulièrement suivies.
En tant que start-up numérique œuvrant dans le digital, que recommandez-vous pour inscrire la révolution digitale dans la dynamique du secteur agricole marocain et son évolution ?
Le secteur agricole doit prendre conscience de la globalité de la chaîne de valeur de produits agricoles, agro-alimentaires ou autres produits annexes. Les entreprises du domaine agricole doivent travailler sur leurs chaînes logistiques de bout-en-bout en s’appuyant sur le digital.
Au lieu de s’intéresser uniquement au produit et sa commercialisation, il existe un énorme besoin de travail sur les autres éléments de la chaîne : planification, collecte et gestion de données grâce à des logiciels, approvisionnements, traçabilité depuis les intrants jusqu’au retour client, optimisation des flux de transport.
Chez LogisTiqa, nous souhaitons voir nos TPME et coopératives grandir de manière durable et pérenne. Ceci passe forcément par la digitalisation et l’optimisation de toute la chaîne logistique.