La sellerie traditionnelle, un art qui s’hérite de père en fils

Savoir-faire ancestral

La sellerie traditionnelle, un savoir-faire artisanal qui requiert beaucoup de doigté et de patience, s’impose aujourd’hui en pole position parmi les métiers marocains auquel l’on fait appel dans les moments de joie, de paix et de guerre. C’est art ancestral qui s’hérite de père en fils depuis la nuit des temps.

Les produits liés à ce métier sont fortement présents lors des fêtes nationales et religieuses. C’est un must pour les fêtes de mariage ou de circoncision. Lors de Moussems, la pratique de la Tbourida (fantaisie traditionnelle), pur héritage marocain, ne peut s’imaginer sans ce type de sellerie.

La selle est ainsi un élément sine qua non pour réussir la Tbourida. Il s’adapte aux us et coutumes de chaque région, généralement usant de matériaux nobles, particularité de la région. Et si les villes de Fès et Marrakech sont connues en tant que berceaux de ce métier millénaire, d’autres régions sont également réputées par la confection de la sellerie.

A l’occasion du 13e Salon du cheval d’El Jadida, plusieurs produits, outils (couteaux, abat-cares, formoirs..), et matériaux (fils, peaux, cuirs..) liés à ce métier sont exposés au niveau des stands représentants les 12 régions du Royaume.

Dans une déclaration à la MAP, le responsable du stand de la région Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, Mohamed Bachir Alami, a indiqué que les artisans de la région ont introduit de multiples modifications sur la couverture de la selle, « car ils optent pour une couverture faite minutieusement à la main avec des lignes et couleurs propres à la région ».

Les cavaliers de la région se sont habitués à monter sans selle, une habitude très ancienne utilisée lors dans la guerre à fin de permettre au cavalier, comme au cheval, de bouger librement.

Pour Sidi Ali Maa Alaynan, de la Fondation « Maguar » Tan Tan, les outils et matériaux utilisés dans la Tbourida se divisent en deux parties, une première prise en charge par les femmes, et concerne le cuir notamment, et une seconde partie attribuée aux hommes. Celle-ci porte surtout sur le travail de ferronnerie et maroquinerie nécessaire à la fabrication des composantes de la selle traditionnelle. Pour sa part, Fouad Idrissi Qaytouni, le plus anciens maitre sellier de la région Fès-Meknès, a indiqué que le cuir, le fil d’or, ou le fil d’argent constituent les matières essentielles au travail de broderie, une spécialité qui reste généralement l’apanage des femmes dans la fabrication de la selle.

Les selles, a-t-il précisé, diffèrent selon le besoin et la cérémonie. Ainsi, il y a des selles spéciales pour l’allégeance, celles-ci trônent sur toutes les autres, vu qu’elles sont destinées aux sultans lors d’une cérémonie très solennelle, et ainsi requièrent les plus nobles matériaux et les plus habiles artisans.
D’autres selles font usage des peaux de chèvre ou de mouton, a dit M. Qaytouni qui a exprimé son inquiétude quant à la continuité de ce patrimoine, surtout que les maitres selliers disparaissent l’un après l’autre, en l’absence de la relève qui peut préserver cette richesse.

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