La Confédération africaine de football (CAF), veut appliquer pour la première fois, la technique d’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) lors des phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, qui aura lieu en Egypte du 21 juin au 19 juillet.
Cette nouvelle technologie apportera « transparence » et « égalité des chances » dans les matches au programme et contribuera à éviter certaines fautes mortelles des arbitres qui ont souvent changé le cours et le résultat du jeu à la défaveur de quelques équipes nationales et clubs locaux.
La technique de la VAR a été expérimentée depuis 2016 lors de nombreux matches internationaux, notamment au niveau des ligues allemande et italienne de football, avant d’être utilisée dans plusieurs compétitions internationales et continentales dont la Coupe du monde en Russie en 2018, la coupe des confédérations, la coupe du monde des clubs et les championnats locaux dans certains pays.
Avant la CAN 2019, la CAF avait décidé d’adopter la VAR lors des quarts de finale de la Coupe d’Afrique des joueurs locaux au Maroc en 2018, puis en finale de la Ligue des champions (le WAC de Casablanca contre l’Espérance de Tunis) et de la Coupe des Confédérations (Renaissance sportive de Berkane contre le club égyptien du Zamalek).
Le recours à la VAR qui vise à aider l’arbitre à éviter les erreurs d’arbitrage et veiller à garantir l’égalité des chances entre les équipes en compétition, suscite désormais beaucoup de controverse à travers le monde entre partisans et opposants.
Selon les critiques, cette nouvelle technique prive le football de sa spontanéité et crée de la confusion pour le public, tout en mettant beaucoup d’ambiguïté dans le jeu, en particulier le retard dans la prise de décisions ou la perturbation de la compétition.
La FIFA et la CAF ont contrairement exprimé leur optimisme quant aux résultats de cette technique qui, selon eux, contribuera à garantir l’égalité des chances dans les matches de football, en tant que technique positive à même d’assurer davantage de transparence et d’éviter aux arbitres de commettre de graves erreurs qui changent la physionomie et les résultats des matches.
Le président de la FIFA, Gianni Infantino avait souligné, lors d’une rencontre, que la technique de l’assistance video à l’arbitrage (VAR) constitue un bon investissement dans le football moderne en dépit des critiques, dans la mesure où elle permet de rectifier les décisions erronées prises par les arbitres.
Cependant, la réalité sur le terrain donne raison aux détracteurs de cette technique comme en témoignent les événements du match retour de la ligue des champions opposant l’Espérance de Tunis et le Wydad de Casablanca, le 31 mai au stade olympique de rades et du match aller disputé au complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat. Les deux événements interviennent à quelques jours du début de la Coupe d’Afrique des Nations de football.
Ainsi, à l’aller l’arbitre égyptien Jihad Gricha a annulé à la 46 minute, après le recours à la VAR, un but inscrit par le Wydad pour faute de main. L’arbitre a écopé après ce match de 6 mois de suspension pour son rendement médiocre. Quelques jours après, la finale retour s’est arrêtée à la 63 minute suite à la demande du club Casablanca de recourir à la VAR pour valider un but refusé par l’arbitre assistant avant de découvrir que le match se déroulait sans l’assistance video et ce, sans que le club marocain ne soit avisé.
En vue de faire réussir l’expérimentation de la technique de la VAR lors des phases finales de la CAN et éviter la mascarade de rades, la Confédération africaine de football a organisé un programme de formation intense au profit des arbitres retenus pour officier la CAN.
A cet effet, la Confédération a sélectionné 56 arbitres dont 27 arbitres centraux et 29 assistants. Ces derniers ont profité, du 28 avril au 5 mai, d’un stage de préparation à Rabat.
Ahmed El Guermali (MAP)