Le champ médiatique en deuil
Le docteur et académicien, Mohamed Talal, a rendu l’âme dans la soirée du jeudi 17 septembre, des suites d’une longue maladie. La nouvelle de son décès a été accueillie avec une grande tristesse dans le monde des médias et universitaires.
Le défunt fait partie des fondateurs de l’Institut supérieur du journalisme (ISJ) à Rabat avant de prendre le nom de l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC) où il occupait le poste de directeur des études pendant plusieurs années. Il fut aussi directeur de l’institut supérieur du journalisme et de communication (ISJC) à Casablanca.
L’homme des médias est connu également pour sa contribution à la formation de plusieurs journalistes africains et arabes qui travaillent actuellement dans divers institutions aussi bien à l’échelle nationale que continentale.
Par la suite, le regretté va s’orienter dans l’enseignement supérieur à la Faculté Hassan II des sciences juridiques, économiques et sociales à Casablanca. Il fut également président de l’Union marocaine des recherches en communication et chargé de mission auprès de l’Unesco ou encore l’ONU. Lauréat de l’École supérieure de journalisme en Algérie, le défunt a été réputé par son dynamisme et son sens du contact humain et figure parmi les historiens de l’histoire des médias au Maroc. Parmi ses contributions figure son œuvre «la Communication dans le monde arabe : questions et approches».
Il faut dire que le défunt fut l’un des fervents défenseurs de la réhabilitation de la presse écrite et celle des médias. Pour lui, les quotidiens nationaux n’ont pas pu instrumentaliser les nouvelles technologies pour assurer un pluralisme de l’information et le développement du journalisme de proximité tout en mettant l’accent sur le fait que la presse indépendante ne peut se substituer à la presse partisane qui devrait être réhabilitée dans son rôle.
Idem en ce qui concerne le secteur de l’audiovisuel public qui requiert, avait souvent insisté, une mise en place de trois conditions, à commencer par l’implication de tous les acteurs concernés (Etat, partis politiques, société civile…).
A cela s’ajoute l’adaptation des lois avec les développements technologiques en cours, et au final, la mobilisation des ressources financières adéquates. In fine, feu Mohamed Talal a toujours appelé à ce que les médias doivent être traités au même titre que l’éducation ou la défense nationale, car en fin de compte, il s’agit d’un secteur stratégique permettant le développement de l’Etat et la création d’une opinion publique consciente et responsable.
Khalid Darfaf