Attendons pour voir…
Nabil EL BOUSAADI
Alors que les tensions sur le « nucléaire iranien » sont à un niveau extrême et que le cessez-le-feu à Gaza, délibérément rompu par Tsahal, n’est plus d’actualité et qu’après avoir ordonné l’intensification des opérations militaires dans l’enclave Palestinienne, le Premier ministre de l’entité sioniste a pris, ce lundi, la direction de la Maison Blanche pour « finaliser », avec son protecteur américain, leur projet commun d’édification d’une sorte de « Côte d’Azur du Moyen-Orient » après le déplacement forcé des 2,4 millions de gazaouis qui y vivaient, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé, samedi, qu’à l’occasion de la visite qu’il effectuera, en Egypte ces lundi 7 et mardi 8 avril, il tiendra, avec son homologue égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, un sommet trilatéral sur la situation à Gaza.
Annoncé, début février, le plan proposé par Donald Trump et évoquant une prise de contrôle de l’enclave Palestinienne de Gaza par les Etats-Unis qui qui prévoient de la transformer en une « Riviera du Moyen-Orient » après l’avoir vidé de ses occupants et les avoir déplacés vers l’Egypte et la Jordanie qui bien qu’ayant fermement rejeté cette option restent soumis à une grande pression américaine, a suscité un tollé international.
Ainsi, après avoir reçu un accueil, en « grandes pompes », ce lundi, par le président Abdel-Fattah al-Sissi, et que 21 coups de canon ont célébré sa venue au pays des Pharaons, le président français et la délégation qui l’accompagne ont signé plusieurs accords et mémorandums d’entente et tenu une conférence de presse conjointe.
Ayant saisi cette occasion pour réaffirmer l’opposition de la France « au déplacement des populations » et pour exprimer le soutien de Paris au plan arabe visant la reconstruction de l’enclave de Gaza sans qu’il soit besoin de procéder au déplacement de ses habitants, le président français a déclaré, toutefois, que ce plan a besoin d’être renforcé tant sur « le plan sécuritaire » que sur celui de la « gouvernance » de ce territoire par l’Autorité Palestinienne et non pas par le Hamas.
Au cours de sa visite en Egypte, le président Emmanuel Macron a marqué sa solidarité aussi bien avec l’Egypte qu’avec la Jordanie qui, du fait de leur proximité avec la bande de Gaza ont été « ébranlés » par le projet du président américain et évoqué « la nécessaire définition d’une sortie de crise fondée sur la solution à deux Etats » au moment où le dirigeant français se prépare à co-présider, en Juin, à l’ONU, avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, une conférence sur cette question et que celle-ci pourrait, selon certaines sources, constituer ce « moment opportun » tant attendu par la France pour reconnaître l’État palestinien.
Mardi, le président français prévoit de se rendre à al-Arich, une ville égyptienne du nord du Sinaï, située à une cinquantaine de kilomètres du point de passage de Rafah par lequel transitait l’aide humanitaire destinée à l’enclave palestinienne de Gaza mais, désormais, fermé par l’armée d’occupation israélienne et, de là, réaffirmer « l’engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire » aux gazaouis.
Après la condamnation du plan de Donald Trump lors du sommet extraordinaire de la Ligue Arabe qui s’était tenu le 4 mars dernier au Caire en présence du président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, du Roi de Jordanie, du secrétaire de la Ligue arabe, du président de l’Autorité palestinienne, des présidents syrien et libanais, des représentants de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats Arabes Unis ainsi que du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, cette nouvelle réunion tripartite du Caire va-t-elle parvenir à faire changer d’avis au nouveau locataire de la Maison Blanche et lui faire accepter l’idée de laisser les gazaouis chez eux et de reconstruire l’enclave Palestinienne ?
Rien n’est moins sûr dès lors que le déplacement forcé des gazaouis reste le meilleur cadeau que l’administration américaine pourrait offrir à l’entité sioniste mais attendons pour voir…