Le droit de jubiler l’équipe nationale

La sélection nationale de football s’en va une fois encore, tenter la chance de décrocher la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Après celle de 1976, en Éthiopie, depuis, jamais notre pays n’a pu lever ce trophée. Une disette de consécration qui a duré 45 ans ne serait sans doute pas un bilan digne d’une grande nation dont les conditions de faire bien mieux sont réunies, il y a belle lurette. En fait, hormis la CAN de 2004 en Tunisie où les poulains d’un certain Zaki ont atteint la finale, le palmarès du pays est affreusement modique. Avec celle de basketball en 2001 à domicile, notre pays n’en a gagné alors, en tout et pour tout, que deux, toutes branches collectives confondues, alors que des nations comme l‘Égypte et la Tunisie, à titre indicatif, en ont raflé 26, pour  chacune. De quoi se tirer les cheveux, face à cette faiblesse qui ne dit pas son nom ! Le ver est alors dans le fruit, si l’on sait qu’on avait injecté des milliards de dirhams à monter des infrastructures de haut standing, pour s’en trouver, en fin de compte, avec des comptes aussi décevants. Pire encore, le championnat  qu’on appelle « Botola Pro » ne produit plus aucun élément en mesure de rivaliser avec les homologues un peu partout ailleurs. A peine un élément de nos clubs émerge-t-il du lot, qu’il est de sitôt cueilli par les tentacules du Golf, à des prix dérisoires, sachant la proie, cruellement sous payée dans son équipe de formation, n’hésitera jamais à décliner cette offre juteuse. D’autre part et vu ces départs répétitifs qui affaiblissent le tournoi national, d’autres facteurs nuisent à l’évolution saine des acteurs, tel que la programmation qui laisse à désirer puisqu’on se retrouve souvent avec des journées ajournées pour des mois et l’arbitrage défaillant, quoique assisté par la formule du VAR. On se vantera d’avoir des stades de belle facture et tout ce qui s’y apparente, à tel point qu’ils constituent pour une bonne partie des sélections nationales africaines de destinations pour leurs matchs de qualification. Oui, mais servent à rehausser le niveau de notre football en vue de rivaliser avec ses pairs sur la planète. Or, plus on y  investit, plus on manque de niveau ! On se souvient, quand on n’avait pas toute cette panoplie d’aires de jeu homologuées, notre pays regorgeait de pépites de hauts talents. Et ce n’est pas le nom de ses stars qui vont nous  échapper ! Ils restent gravés dans l’esprit des populations… Le peuple marocain a le droit d’être fier, d’éprouver la joie de vaincre et de voir flotter son drapeau, à travers la sélection nationale, lors des compétitions africaines. C’est un «châtiment» que de le frustrer et de le déposséder de ce droit légitime, à chaque fois, pour des gestions désastreuses de notre  football national. C’est aussi une «honte» que de froisser son sentiment d’appartenance,  par des désillusions accablantes !

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