«Le MASI au plus haut des 14 dernières années»

Farid Mezouar, directeur exécutif de FL Markets (flm.ma)

Propos recueillis par Kaoutar Khennach

La bourse de Casablanca connait un bon dynamisme depuis début janvier 2022. Cette hausse est expliquée, entre autres, par les souscriptions des OPCVM qui continuent de se renforcer. Dans cette interview, Farid Mezouar, directeur exécutif de FL Markets (flm.ma) nous apporte ses éclaircissements sur l’évolution du marché boursier sur le mois de janvier et livre les perspectives. Les propos.

AL Bayane : Comment qualifier l’entame de l’année boursière ?

Farid Mezouar : Comme nous l’avons indiqué aux lecteurs d’Al Bayane lors des dernières interviews, le MASI a poursuivi son trend haussier, confirmant la robustesse de son mouvement de hausse. Ainsi, le MASI affiche une performance annuelle de 4,4% en 2022 juste en dessous de la barrière symbolique des 14.000 points, soit au niveau le plus élevé des 14 dernières années. De même, depuis le 18 mars 2020, le MASI a gagné plus de 55,2% au grand bonheur des institutionnels et des boursicoteurs qui y ont crû.

Comment expliquer cette embellie boursière ?

Pour la tendance générale du marché boursier, l’appétit du risque des investisseurs, semble solide et motivé par la faible valeur absolue du rendement des produits taux à l’image d’un 5 ans souverain à 2,1% ou du rendement moyen de 3% pour les OPCVM Obligataire MLT en 2021. De plus, après une bonne croissance économique en 2021 et un rebond de 5,5% des revenus des sociétés cotées à fin septembre (+7,5% hors IAM), les mois de février et de mars sont guettés au niveau des annonces des bénéfices et des dividendes.

Est ce que le MASI est soutenu par des marqueurs qualitatifs positifs ?

Tout à fait car tout d’abord, le newsflow est assez animé notamment avec la perspective d’une annonce stratégique de BOA-BMCE en mars. Aussi, l’acquisition potentielle du Crédit du Maroc par Holmarcom, intéresse autant la banque qu’AtlantaSanad. De même, le gouvernement semble désormais conscient des attentes notamment au niveau économique, comme le montre la décision de réouverture des frontières, l’accélération de remboursement de la TVA et le plan sectoriel du tourisme. Enfin, à Flm, nous recevons plusieurs demandes de conseil boursier, notamment de la part des petits porteurs qui semblent revenir massivement en Bourse après avoir été séduits par les dernières opérations comme celles de TGCC et de Mutandis.

Quid des perspectives ?

Au niveau des perspectives, nous pouvons nous attendre à un bon premier trimestre en Bourse grâce au flux d’annonces de résultats annuels et des dividendes à distribuer. Aussi, selon BAM, la valeur ajoutée des activités non agricoles, devrait augmenter de 3,2% en 2022, ce qui devrait être suffisant pour maintenir la croissance des indicateurs opérationnels des émetteurs. De même, la politique accommodante de BAM est censée se maintenir. Toutefois, la méfiance demeure de mise, notamment au niveau de la gestion de la pression inflationniste par les industriels.

Faut-il foncer pour investir en Bourse ?

Dans l’absolu, il faut tout d’abord bien déterminer son profil de risque pour choisir la bonne allocation. Pour se faire, il vaut mieux se faire assister par un professionnel dans le respect de la muraille de Chine. Une fois que cette étape est franchie, l’investissement en Bourse offre plusieurs avantages dans le contexte actuel de faiblesse des taux d’intérêt. En effet, le trend du MASI demeure haussier tandis que le rendement des dividendes est assez correct. Enfin, selon les aptitudes en matière d’investissement boursier et de conseil disponible, l’épargnant peut choisir entre les OPCVM qui offrent de la liquidité ou bien l’achat-vente direct des actions selon une logique de portefeuille.

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