Les taux de guérison sont très importants

Journée internationale du cancer de l’enfant

Ouardirhi Abdelaziz

Au Maroc, les Registres du cancer de Casablanca et de Rabat estiment à 1200 nouveaux cas par an, chez les enfants et adolescents.

Principalement des leucémies, des lymphomes et des tumeurs cérébrales.

L’annonce du diagnostic est pour la famille de l’enfant et son entourage,  une véritable catastrophe.

A l’instar des autres pays de la planète, le Maroc célèbre lui aussi ce lundi 15 février 2021 la journée international du cancer de l’enfant, qui constitue une occasion de se rappeler de cette maladie qui représente une cause majeure de décès chez les enfants et les adolescents, partout dans le monde.

L’annonce du cancer de l’enfant : une véritable bombe

Symptômes, détections, diagnostic, le cancer chez l’enfant est un sujet  extrêmement sensible. Pour les parents et pour les enfants en âges de comprendre, ainsi que pour l’entourage, l’annonce du cancer fait l’effet d’une bombe, d’un véritable séisme aux multiples conséquences psychologiques et sociales.

L’annonce du diagnostic est un moment traumatique, ça ne passe pas, on veut ne pas y croire, car cela est ressenti comme une catastrophe, une malédiction, et en tant que telle, ça se passe très mal.

De mémoire de professionnel ayant travaillé au niveau d’une unité de chimiothérapie, j’ai toujours vu et lu dans le regard des parents une profonde tristesse, une réelle détresse, une angoisse qui frise parfois l’hystérie. Des éléments cumulés qui finissent parfois par être la cause d’un choc émotionnel important.

La Leucémie en tête de liste des cancers de l’enfant

Pour chacun de nous, qui sommes des parents, des célibataires, ou tout simplement de jeunes adultes, la place d’un enfant n’est certainement pas dans un hôpital. Pourtant, au-delàs de certaines pathologies ou urgences, les services d’hémato-oncologie pédiatrique de l’hôpital du 20 Août, ou de  l’hôpital d’enfants Abdarrahim Harrouchi, accueillent  chaque jour de jeunes patients dont certains sont atteints de cancer.

Ce sont le plus souvent des enfants qui sont principalement touchés par des leucémies qui correspondent à un cancer des cellules de la moelle osseuse qui produisent les cellules sanguines. D’où le terme parfois utilisé de cancer du sang,  ou des lymphomes, qui lui est un cancer du système lymphatique qui se développe aux dépends des lymphocytes.

Ces cancers de l’enfant ont la particularité d’être complètement différents de ceux qui touchent l’adulte.

Dans les unités de prise en charge des cancers de l’enfant, ce sont les leucémies qui sont les plus fréquentes des cancers de l’enfant. Vient ensuite, le lymphome qui est une maladie des ganglions lymphatiques. Viennent après les tumeurs du système nerveux central. Il y a aussi d’autres cancers de l’enfant qui peuvent toucher les os, les reins, les muscles.

Des chiffres à connaitre

Aujourd’hui, au niveau mondial, le cancer de l’enfant devient une cause majeure de décès chez les enfants et les adolescents, avec près de 400 000 nouveaux cas par an au niveau mondial. D’après l’organisation mondiale de la santé  (OMS), en 2018, plus de 80 % des enfants atteints d’un cancer guérissent dans les pays développés, mais dans les pays à revenu faible ou intermédiaire notamment en Afrique, ce chiffre est de l’ordre de 20 %. Le cancer atteint les enfants âgés de 0 à 19 ans. Il peut survenir à tout âge de la vie et toucher n’importe quelle partie du corps. Il commence par des changements génétiques qui touchent d’abord une seule cellule avant de se multiplier de manière incontrôlée. Au Maroc, on compte 40.000 nouveaux cas de cancers par an, dont 1200 cas chez l’enfant de 0 à 18 ans.

La leucémie représente le 1/3 des cancers de l’enfant et survient le plus souvent entre 2 et 10 ans, le garçon étant plus souvent atteint que la fille.

Des signes qui doivent interpeller

En fonction du type de cancer, les symptômes vont être différents.

Concernant la leucémie, les enfants sont fatigués. Depuis quelques semaines, il y a de la fièvre, la pâleur. Puis apparaissent des petites taches rouges et bleues sur la peau de l’enfant.

En général, les parents consultent le pédiatre pour ces symptômes.

Ce qu’il faut savoir, c’est que la très grande majorité des enfants qui sont pris en charge au niveau du service d’onco- hématologie pédiatrique s’en sortent très bien, ils guérissent dans 80 ou 90 % des cas.

Importance du diagnostic précoce

Comme pour toutes les maladies, plus le mal est détecté tôt, plus les chances de guérison sont meilleures. En effet, lorsque le cancer infantile est détecté tôt, le traitement est plus efficace, les chances de survie sont meilleures, la souffrance est réduite et les traitements s’avèrent généralement moins coûteux et moins intensifs.

Des structures adaptées

Au Maroc, les premières unités d’hémato-oncologie pédiatrique, spécialisées dans la prise en charge des enfants atteints de cancer ont été créées dans les années 80: l’une à l’Hôpital du 20 Août de Casablanca, l’autre à l’Hôpital d’Enfants de Rabat.

Parallèlement, deux associations de parents et d’amis, Agir à Casablanca et l’Avenir à Rabat sont nées afin d’accompagner et soutenir le développement médical et social de ces deux unités.

Dans les années 1990, une troisième unité à l’Hôpital d’Enfants de Casablanca et une association, Noujoum, ont vu le jour.

En 2005, l’Association Lalla Salma de lutte contre le Cancer (ALSC) est venue renforcer la lutte contre le cancer en général et le cancer de l’enfant en particulier, aussi bien sur le plan médical que social.

En 2008 et 2010, 2 autres unités d’hémato-oncologie pédiatriques ont été aménagées à Fès et à Marrakech.

Grace à ces unités d’hémato-oncologie pédiatriques des milliers d’enfants atteints de différents types de cancers ont pu être traités, complètement guéris et sauvés.

Informer, sensibiliser, éduquer

L’un des grands problèmes auquel est confronté notre système de santé réside dans le peu, voire le manque d’informations et de communication. Les professionnels de santé accordent peu d’importance à cet aspect fondamental dans la prise en charge globale des patients. L’information ainsi que l’éducation au niveau des structures sanitaires sont du ressort des professionnels de santé, qui doivent s’impliquer, voire s’informer pour mieux maitriser leurs différents sujets car les citoyens sont de plus en plus curieux, de plus en plus exigeants. C’est pourquoi l’’information sur le cancer de l’enfant qui est d’une extrême sensibilité nécessite une information structurée, claire, validée et actualisée…

On ne peut parler de sensibilisation , d’information et d’éducation de la population sur un tel thème, sans faire référence aux rôles des médias (presse écrite-audio-visuelle, électronique…) dans la lutte contre le cancer d’une manière générale , et plus particulièrement celui de l‘enfant.

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