Commémoration du 64ème anniversaire de la bataille de Dcheira
Karim Ben Amar
La commémoration du 64 ème anniversaire de la bataille de Dcheira fut un événement haut en couleur. En déplacement dans les provinces du sud, une importante délégation présidée par le haut-commissaire des anciens résistants et de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri, accompagné par les anciens résistants et membre de l’armée de libération, des fonctionnaires, ainsi que des journalistes relevant de la presse nationale a marqué cet évènement historique en faisant une halte dans la commune de Dcheira mais aussi dans les villes de Laayoune, Es-Semara et Boujdour.
Ce déplacement a été l’occasion de rencontrer ces héros de la résistance qui ont illuminé le voyage. Mais la question qu’il convient de se poser, est celle de savoir s’ils sont satisfaits de l’attention que leur porte le haut-commissariat ? Ce genre d’évènements et de commémorations sont-ils un moyen de rapprocher la mémoire nationale pour les générations montantes. Ces tournées dans les différentes régions du royaume ravivent-elles la nécessité du devoir de mémoire ?
Moment de recueillement, mais dans la joie et la bonne humeur. Voilà le mot d’ordre de nos anciens combattants ayant pris part à la commémoration du 64ème anniversaire de la bataille de Dcheira et du 46ème anniversaire du départ du dernier soldat étranger de nos provinces du sud.
Souriant et extrêmement solidaire, nous avons eu droit de la part de ses héros de la résistance à une véritable leçon d’humilité. Se tenant la main tout en s’assurant de n’avoir oublié personne, ces héros n’ont en aucun cas perdu l’esprit de camaraderie. Tout comme sur le champ de bataille, nos anciens résistants, tout au long du séjour étaient soudés et unis comme les doigts d’une main. Traités avec beaucoup d’égard et de sollicitude, ces héros qui se sont battus pour notre liberté, inspirent grands et petits.
Le haut-commissariat des anciens résistants et de l’armée de libération œuvre tout au long de l’année pour leur quiétude et leur bien-être. A ce sujet, Ibrahim Souktani, résistant de la première heure a affirmé à l’équipe d’Al Bayane que «nous autres, les anciens de l’armée de Libération sommes très contents de prendre part à cet évènement. Plusieurs fois dans l’année, nous sommes conviés à prendre part à ces festivités». Et d’ajouter, le haut-commissariat avec à sa tête Mustapha El Ktiri s’active tout au long de l’année pour que les résistants mais aussi leurs familles ne manquent de rien. Mais que l’on soit bien clair, lorsque je dis ne manque de rien, je ne parle pas de moyens financiers, nous avons tous nos retraites ainsi que la prise en charge médicale totale».
«Ce qui nous fait plus plaisir et nous honore, c’est la reconnaissance. Lorsque nous voyons que notre sacrifice n’a pas été vain, mais surtout pour les camarades qui ont fait offrandes de leurs vies pour l’indépendance, notre Roi et la liberté de nos tous, nos frères et sœurs, nous sommes réconfortés», a-t-il souligné non sans conviction.
Ce genre d’évènements a cependant une portée bien plus importante que la commémoration. A cet effet, Ibrahim Souktani a rappelé que «ces évènements valorisent les sacrifices des membres de l’armée de libération mais encore plus important que cela, ils œuvrent pour consolider la mémoire nationale pour les générations montantes et les générations futures».
Tous les anciens combattants sont d’accord sur ce point: de tels évènement ravivent la flamme et contribuent au devoir de mémoire. «Les générations d’aujourd’hui jouissent d’une liberté totale. A notre époque et durant le protectorat, ce n’était pas notre cas. Il suffisait que nous nous éloignions de la médina pour paraitre suspect. C’est pour cette raison que la génération montante et les générations futures doivent impérativement prendre conscience de leur liberté. Pour cette raison, il ne faut jamais se lasser de raviver la flamme de l’armée de libération». Et de conclure, «nul n’est éternel, même lorsque le dernier ancien résistant aura rejoint ses frères d’arme dans l’au-delà, le devoir de mémoire ne doit jamais cesser, car le souvenir est le levier pour le progrès et l’épanouissement des prochaines générations».