Nucléaire iranien : Rien de nouveau sous le soleil…

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

« Le gouvernement américain actuel n’est en rien différent du précédent parce que ce qu’il exige de l’Iran sur la question nucléaire est, avec des mots différents, la même chose que ce que Trump exigeait (…) Sur la question nucléaire, les Américains n’ont vraiment aucune honte : alors même qu’ils se sont retirés (de l’accord de Vienne) au vu de tous, ils parlent, désormais, et font passer des exigences comme si c’était la République islamique qui s’était retirée » de ce pacte.

Tels furent les propos tenus, ce samedi, par le guide suprême iranien Ali Khamenei en recevant le nouveau président EbrahimRaïssi qui a succédé, début août, au modéré Hassan Rohani, principal architecte, du côté iranien, de l’accord encadrant le programme nucléaire de la République islamique d’Iran signé à Vienne en Juillet 2015, après que son gouvernement ait obtenu, mercredi, la confiance du Parlement.

Cette entrevue est, également, intervenue au lendemain de la rencontre qui a eu lieu entre un Joe Biden soucieux de faire revenir Washington dans le giron de l’accord de Vienne et NaftaliBenett, le nouveau Premier ministre israélien et fervent détracteur dudit accord.

Au cours de cet entretien, le président américain a rassuré son interlocuteur sur le fait que « l’Iran ne développera jamais l’arme nucléaire » et promis que si la diplomatie américaine ne parvient pas à ramener Téhéran à de meilleurs sentiments, les Etats-Unis se tourneront, alors, « vers d’autres options ».

Or, après avoir signalé, en Avril dernier, que les négociations menées à Vienne au titre de la réactivation de l’accord qui avait offert à l’Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en contrepartie de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique, à réduire drastiquement son programme nucléaire et à le placer sous un strict contrôle de l’ONU, « ne devraient pas traîner en longueur » car ce serait « nuisible » aux intérêts de l’Iran, le guide suprême, qui a la haute main sur cet épineux dossier, a tenu à affirmer que, « dans les coulisses de la politique américaine, il y a un loup cruel qui se transforme, parfois, en un renard rusé ».

En rappelant, en outre, à ses interlocuteurs, que la confiance du peuple qui « est le plus grand capital » dont dispose un gouvernement « a, malheureusement, été quelque peu endommagée », le numéro un iranien a invité le nouveau président et son gouvernement à la « restaurer ».

En qualifiant, par ailleurs, dans un Tweet, de « menace illégale », les propos de Joe Biden portant sur les « options disponibles », Ali Chamkhani, le secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, a estimé que ceux-ci autoriseraient l’Iran à leur apporter « une réponse réciproque ».

Enfin, si, dans les deux messages publiés au soir de sa prise de fonction, le nouveau chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, n’a fait aucune référence à l’accord de 2015  mais affirmé, par contre, qu’en matière de politique étrangère, les pays « voisins et l’Asie » sont « la priorité numéro 1 » du nouveau gouvernement, cela signifierait-il que le dossier du nucléaire iranien est une prérogative exclusive du Guide Suprême ?

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