Réseaux sociaux: El Othmani «Poke*» ses ministres

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Nul n’est plus aveugle que celui qui ne veut voir. Le Web a gagné une place prépondérante dans les habitudes des gens.

Ayant plus d’une fois constituée l’outil de démocratisation des joies comme des peines citoyennes, la toile est désormais le canal de prédilection pour s’exprimer et manifester ses positions. Ce constat n’est pas nouveau, mais s’accentue au Maroc depuis le mouvement 20 Février, où le web a pleinement contribué dans la mobilisation des jeunes manifestants.

Il faut dire que ces derniers jours, quelques faits oscillant entre le ridicule et le sérieux n’ont pas manqué de faire jaser la toile. De l’intervention hésitante au Parlement de Lamia Boutaleb, nouvelle Secrétaire d’État auprès du ministre du Tourisme, qui était victime d’un trac pas comme les autres qu’elle justifia lors d’une rencontre «inopinée» en plein centre-ville avec un support de presse électronique, en passant par Leïla Aïchi, la pro-polisario de la liste Macron au Maroc, jusqu’aux revendications que connait Al Hoceima, lesquelles commencent à gagner de l’ampleur avec l’implication d’associations étrangères dans le but de politiser ce qui constitue, selon le Chef du gouvernement, «des revendications sociales de la même nature que celles exprimées dans d’autres régions du pays», nous ne pouvons que constater la consubstantialité de la relation entre les citoyens et le web dans le soutien ou la réfutation du paysage sociopolitique qui les contient, et dont ils sont plus spectateurs qu’acteurs.

Par ailleurs, à l’image de tous les politiques dans le monde, il serait bien nécessaire pour justifier leur implication dans la tâche qui leur échoit et assurer plus de proximité avec leurs électeurs, que nos politiques engagent des professionnels du web pour gérer leur identité et promouvoir de manière plus criarde leurs programmes.

C’est donc ce phénomène dont l’impact sur la société à travers la présence de cette force irréfutable et incontestable qu’est l’opinion publique. Une force qui a apparemment titillé la curiosité de M. El Othmani jusqu’à le pousser à mettre en gardetous ses ministres, selon un quotidien arabophone de la place, de ne pas négliger la tendance discursive des internautes sur l’agora virtuelle. Appelant, en outre, à l’impérativité d’interagir avec cette communauté, qui en fin de compte, est plus réelle que virtuelle. C’est à une double-publicisation des faits auxquelles les sociétés sont de nos jours confrontées : celle d’une opinion bien régie par ses règles, et d’une autre opinion qui n’est régie que par l’unanimité du peuple.

Ce qui interpelle maintenant, c’est la fermeté d’une déclaration portant sur un aspect qui, jusqu’à présent, et nonobstant son impact par le passé sur le cours des choses, n’a été qu’un sujet relégué au second plan. Est-ce le fruit d’une prise de conscience réelle par le numéro un de son gouvernement de la force de cet outil-arme? Ce ne pourrait être que cela. Car enfin de compte, et comme sus-cité : Nul n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir !

Ahmed Mesk

N.B : Le poke Facebook prend la forme d’une option placée en haut à droite du journal d’un membre du réseau social.

En pokant un membre (ami ou pas), c’est comme si vous lui tapiez sur l‘épaule ou le poussiez du doigt pour lui dire «salut, je suis là». C’est le sens officiel et, du moins, le plus politiquement correct.

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