Il va sans dire que le Maroc est l’un des rares pays qui ont pu pérenniser la musique andalouse et ce, grâce à l’amour que portent les marocains à cette musique et à l’intérêt de plus en plus grandissant qu’on lui manifeste, notamment ces dernières années.
Et comme cette musique est commune à la péninsule ibérique et ses voisins du sud, en l’occurrence L’Espagne et le Portugal d’un côté, et le Maroc, L’Algérie et la Tunisie, d’un autre, de bonnes volontés des deux rives tentent de perpétuer la musique andalouse dont l’histoire remonte à plusieurs siècles marqués par une coexistence exemplaire entre civilisations et religions.
Récemment, c’était l’occasion pour Tordjman de retrouver Essaouira qui abritait le festival des andalousies atlantiques. Cette ville est connue pour avoir participé au fil des siècles au rapprochement entre arabes, berbères et juifs. Un rapprochement qui a donné naissance à un riche registre de coexistence pacifique entre les différentes ethnies et religions, comme aime le souligner Coco Tordjman.
Coco Tordjman fait partie de ceux qui ont à cœur de préserver ce rayonnement. Natif de Casablanca de parents souiris, il a été bercé depuis son jeune âge par les airs de la musique andalouse et de la musique populaire, sans oublier les grands classiques. Ses origines juives lui confèrent une dimension encore plus importante, tant il est vrai que le répertoire de la musique juive marocaine est fort riche.
Coco Tordjman, ingénieur en chimie, ne s’est jamais départi de son dévouement pour la musique bien qu’il ait quitté le pays pendant des années pour poursuivre ses études à l’étranger.
Et c’est au niveau de l’association Diapason, dont il fait partie, qu’il agit pour promouvoir ses musiques préférées. Cette association a été fondée par des amateurs de musique de différents horizons et confessions. Elle vise à promouvoir la musique et à organiser des événements artistiques qui sont susceptibles d’animer la vie culturelle et aussi de permettre aux jeunes talents de s’exprimer et de se trouver une place sur la scène de la chanson. Un hommage a été ainsi rendu récemment par Diapason à Sanae Marahati, membre de cette association qui a été décorée récemment par le Souverain.
Un geste très significatif qui prouve que Coco Tordjman et l’association Diapason réussissent bien leur mission et qu’ils sont déterminés à promouvoir l’art qui tire justement sa consistance du brassage culturel, civilisationnel et confessionnel. L’Andalousie n’était –elle pas un exemple de coexistence et de cohabitation pacifiques ?
Abdeslam Khatib