Journée arabe de l’inclusion financière
En ces temps spéciaux où le monde se relève frugalement d’une pandémie inédite ayant exacerbé les inégalités sociales et spatiales, la journée arabe de l’inclusion financière se veut, plus que jamais, une opportunité idoine pour réaffirmer l’importance capitale de l’amélioration de l’accès des plus démunis au financement et aux services et produits financiers adaptés dans les pays arabes.
Proclamée par le Conseil des gouverneurs des banques centrales et des institutions monétaires arabes en 2016, cette journée, commémorée le 27 avril de chaque année, constitue une occasion inéluctable pour mettre en exergue les opportunités qu’offre une inclusion financière de haut niveau à même de soutenir le développement économique inclusif et durable, tant voulu à cette heure-ci par les gouvernements, relever les défis liés au chômage mais surtout mettre l’accent sur la nécessité d’instaurer une égalité sociale.
« L’inclusion financière permet une meilleure cohésion sociale et contribue à renforcer la stabilité financière et à favoriser le bien-être social et économique des populations » a souligné, dans une déclaration à la MAP, l’universitaire Omar Hniche, vice-président de l’Université Mohammed V de Rabat, chargé des affaires académiques et estudiantines à l’occasion de cette journée, faisant remarquer que celle-ci constitue une condition indispensable au développement économique ».
Dans ce contexte de crise sanitaire, qui n’a épargné aucun pays au monde, on ne saurait négliger sommairement le rôle de cette démarche incluant individus et entreprises, notamment les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), pour faire face aux effets immédiats et à long terme de la pandémie en les aidant à se reconstruire et à bâtir un système plus solide et durable pour l’avenir.
La pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) a montré l’importance de l’inclusion financière comme principal levier permettant de cerner les effets économiques et sociaux d’une crise aussi importante, a fait observer l’universitaire à cet effet.
« Le Conseil des gouverneurs des banques centrales et institutions monétaires arabes est appelé, plus que jamais, à repenser ses mécanismes d’inclusion financière, à apporter des réponses de fond à des problèmes socio-économiques structurels et à sensibiliser à la mise en place de solutions innovantes permettant une transition réussie vers les services financiers au profit de toutes les strates de la population arabe, surtout les plus vulnérables et un accès équilibré et durable à ces services », a-t-il poursuivi. M. Hniche a, à cet égard, soulevé que la finance digitale, la micro finance et la micro assurance, le refinancement, l’économie sociale et solidaire, l’éducation financière, entre autres, sont autant d’axes prioritaires qui doivent être repensés dans une véritable feuille de route de l’inclusion financière.
Il a, dans ce sens, rappelé les efforts importants qui ont été déployés ces dernières années dans le monde arabe, ainsi que les mesures et initiatives qui ont été entreprises dans le cadre de différentes stratégies nationales d’Inclusion Financière lancées et visant la promotion de l’inclusion financière des différents segments de la population du monde arabe et la réduction des disparités en termes d’accès et utilisation des services financiers (le Maroc a lancé sa stratégie nationale en 2016).
« Néanmoins, malgré les progrès réalisés, l’accès aux services financiers formels reste limité et inégal dans la majorité des pays arabes et le taux d’inclusion financière moyen demeure modeste (30% en moyenne dans le monde arabe contre 55% en moyenne à l’échelle mondiale) », a fait remarquer M. Hniche également directeur du Centre interdisciplinaire de recherche en performance et compétitivité (CIRPEC).
L’exclusion financière, a-t-il ajouté, touche principalement les femmes, les jeunes, les faibles revenus, les moins instruits, le milieu rural, les très petites entreprises et les travailleurs de l’informel.
Dans le cadre de la célébration de cette journée au niveau national, Bank Al-Maghrib (BAM) a débuté le 21 avril une série de webinaires au profit des étudiants de plusieurs établissements d’enseignement supérieur portant notamment sur des thématiques relatives à la digitalisation, l’entreprenariat et le financement des TPME.
L’objectif de ces évènements virtuels est de mettre en exergue les mesures et les projets menés par les parties prenantes publiques et privées, dans le cadre de leurs initiatives visant la promotion de l’inclusion financière des différents segments de la population, particuliers et entreprises.