Journée mondiale d’Alzheimer
-Par Ghita AZZOUZI- MAP
Commémorée le 21 septembre de chaque année, la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer se veut l’occasion de sensibiliser le public à l’une des formes les plus répandues de démence et à l’importance d’un diagnostic précoce et de l’accompagnement thérapeutique et de soutien du malade et de l’aidant.
Les démences sont un ensemble de maladies qui atteignent le cerveau, entraînent une détérioration des fonctions cognitives et affectent la mémoire, la pensée, l’orientation, la compréhension, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement.
Découverte en 1906 par le psychiatre et neurologue allemand, Aloïs Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui détruit progressivement et définitivement les cellules du cerveau, provoquant la forme la plus commune des démences.
Selon les estimations de l’OMS, cette pathologie neurodégénérative la plus fréquente touche plus de 55 millions de personnes, soit 8,1% de femmes et 5,4% des hommes de plus de 65 ans.
Le nombre de malades d’Alzheimer devrait presque doubler tous les 20 ans, pour atteindre les 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050, d’après les projections de l’OMS.
« Au Maroc, le nombre des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer et de démence est estimé à 200.000 cas », a précisé le Professeur en neurologie et neuropsychologie, Mustapha El Alaoui Faris, dans un entretien accordé à la MAP.
Les projections épidémiologiques donnent 280.000 cas en 2030 et 400.000 cas en 2050, a-t-il également fait savoir.
Selon cet expert en neurologie, les démences sont la septième cause de décès parmi toutes les maladies et l’une des principales causes d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde.
Le Président de l’Association Maroc Alzheimer a, en outre, souligné que 80% patients sont âgés de plus de 75 ans, notant que la maladie peut atteindre des personnes âgées de moins de 65% mais avec un faible pourcentage dans 5% des cas.
Au niveau mondial, a relevé M. El Alaoui Faris, les démences ont un impact disproportionné sur les femmes qui constituent 65% du total des décès dus à la maladie, ajoutant qu’elles sont plus atteintes de la maladie d’Alzheimer étant donné qu’elles vivent plus longtemps que les hommes et en raison de prédispositions biologiques hormonales.
« La démence a des implications sociales et économiques importantes en termes de coûts directs de soins médicaux et sociaux et de coûts des soins informels », a-t-il déploré.
En 2019, le coût économique mondial total estimé des démences s’élevait à 1.300 milliards de dollars US, et ces coûts devraient dépasser 2.800 milliards de dollars US d’ici 2030, en raison de l’augmentation du nombre de personnes atteintes de démence et des coûts de soins, s’est indigné le spécialiste.
Il a, dans ce sens, mis en garde contre les pressions physiques, émotionnelles et financières qui peuvent causer un grand stress aux familles et aux aidants, plaidant pour des soutiens juridiques, financiers et au système de santé pour soulager les aidants familiaux.
Pour ce qui est de la prévention contre la maladie, le Directeur du Centre Alzheimer de Rabat a conseillé de traiter les facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète, l’augmentation du cholestérol, d’arrêter le tabac, de réduire l’excès du poids, d’avoir une alimentation saine et de pratiquer une activité physique régulière.
El Alaoui Faris a, par ailleurs, plaidé pour un environnement législatif approprié et favorable, fondé sur les normes internationales en matière de droits de l’Homme, pour protéger les personnes atteintes de démence et leurs garantir des soins adéquats.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a créé un guide sur les sociétés inclusives pour les personnes atteintes de démence. Il vise à aider les pays à sensibiliser et à mieux comprendre les personnes atteintes du syndrome.