En dépit du cuisant coup qu’il avait essuyé suite au congédiement sévère de son secrétaire général, en compagnie de son compère considéré par beaucoup comme l’un des éléments étincelants de l’exécutif, le PPS n’avait guère baissé les bras ni s’est laissé emporter par l’ire de la frustration.
Au milieu de la turbulence qui secouait ses rangs, il s’est remis de ses plaies pour vaquer à ses priorités de l’heure. S’étant déjà attelé aux tout premiers coups de pioche des préparatifs de son 10e congrès national, il en relève la cadence, avec panache. Il avalise les grandes orientations des projets au sein de son instance suprême et en confie l’élaboration à la commission nationale préparatoire, mise en place pour la première fois dans les annales statutaires du parti, ainsi que les commissions sectorielles.
Au-delà de cette ébauche à caractère strictement organisationnel, le PPS, comme à son accoutumée se lance résolument dans le débat et la réflexion autour d’une série de questions d’une importance vitale, telles la pauvreté, la disparité sociale, le système scolaire, le modèle de développement.
Ces rencontres auxquelles prennent part d’éminents experts de tous horizons, permettent de peaufiner le document politique et programmatique, à travers ces échanges divers et féconds. Dans la même dynamique, on appréciera le sursaut notoire de la jeunesse socialiste qui, en parallèle, s’active à bâtons rompus, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Elle accumule les initiatives et célèbre dans la symbiose son 42e anniversaire. Dans le même sillage, les sections du parti, animées par une forte volonté de faire de leur rendez-vous un réel point de relance politique, se mettent vivement au travail.
Et puis, dans cette ambiance, le dénouement du retard relatif à la remise au complet du gouvernement amputé, survint comme par enchantement, mettant un terme aux multiples insinuations. Une démarche, quoique tardive et non cicatrisante, eut un effet de « satisfecit » dans le camp des victimes et ne ferait, sans doute, que revigorer le climat de mobilisation afin d’assurer toutes les conditions de réussite du congrès national. Il ne fait pas de doute que compte tenu de la situation critique dans laquelle se déploie l’action politique reléguée au plus bas, le PPS estime qu’il est impératif de se pencher sérieusement sur cette grosse lacune qui ne cesse de miner l’évolution sociétale. On ne saurait, en fait, prétendre relever les grands défis sans rendre au champ politique son indépendance de décision, son implication réelle dans la gestion des affaires publiques et son charisme politique transformé, dans bien des cas, en une façade fallacieuse.