Dans le cadre de ses activités au Salon International de l’édition et de livre (SIEL), le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a rendu un vibrant hommage à une figure emblématique de la culture et du militantisme au Maroc.
Il s’agit de l’homme de lettres et intellectuel, Mohamed Chafik. Nom très connu pour certains, mais il y reste méconnu pour d’autres notamment les jeunes. Le CNDH a tenu à lui rendre en présence d’un parterre d’intellectuels, militants et passionnés de la culture et du livre. Intervenant à cette occasion, Ahmed Boukous, actuel recteur de l’IRCAM, a rappelé que Mohamed Chafik est un homme autodidacte. «C’est un homme de grande culture avec une fortune intellectuelle immense», dit-il. Prolifique, Mohamed Chafik compte à son actif une production importante dans les différents domaines de l’Histoire, la littérature, la langue, la philosophie ert l’art… «Mohamed Chafik a une vision globale. Il étudie les phénomènes dans leurs contextes historique, politique, social, économique», a-t-il ajouté.
Le militant et homme de la culture marocaine n’a ménagé aucun effort pour aller jusqu’au bout dans sa recherche de la vérité, et d’ajouter sa pierre à l’édifice culturel. C’est lui d’ailleurs qui a fouillé dans l’Histoire des amazighes au Maroc et en Afrique du Nord.
Chafik, explique Ahmed Boukous, a appelé à une approche globale de l’Histoire du Maroc en respectant toutes ses composantes. Conscient du rôle primordial de l’enseignement et de l’apprentissage de l’amazigh, Mohamed Chafik a édité en trois temps du dictionnaire arabe- amazigh. Car, il a toujours opté pour recherche dans la composante amazighe avec une vision épanouie et nationale, explique Boukous. Et d’ajouter : «dans son étude, le chercheur a toujours essayé de montrer qu’il n’avait non plus de conflit entre les deux langues : l’amazigh et l’arabe. Chafik a eu également cette idée d’un Maghreb comme horizon de pensée. «Il a toujours estimé que les peuples magrébins ont leurs spécificités qui pourraient être investies dans un projet global qui les unis tous.», a-t-il ajouté.
Certes, Cahfik a été récompensé à l’étranger, mais on souhaitait, poursuit le recteur, que le prix de la culture marocaine soit décerné à cet homme pour une reconnaissance nationale de cette figure de proue de la culture marocaine. Selon lui, Mohamed Chafik est un homme visionnaire, voire le père de spirituel du mouvement amazigh.
Pour Fatima Bourkhiss, les idées de Mohamed Chafik étaient nouvelles et provocatrices dans un contexte culturel où les débats sur la langue et la culture amazighes battaient leur plein. «Chafik est un professeur des générations. Il était l’homme de cette mission historique», a-t-elle dit.
Quant au secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, il souligné dans un mot lu par Driss El Yazami que Mohamed Chafik est un homme de l’unanimité, une immense personne et l’une des personnalités les plus marquantes de notre paysage culturel».
La rencontre était pour les visiteurs du salon l’occasion de découvrir à travers les témoignages un hommage inclassable de la culture marocaine.
Mohamed Nait Youssef