«Le droit d’accès à l’information est une condition sine qua non pour la mise en œuvre de la démocratie participative», a souligné Mustapha El Khalfi, ministre délégué, chargé des relations avec le Parlement et la société civile.
Intervenant lors d’une rencontre-débat, organisée par l’Union de la presse francophone (Section Maroc), mercredi 2 mai à Casablanca, le responsable gouvernemental a indiqué que le Royaume dispose d’un arsenal juridique avancé portant sur la démocratie participative. Toutefois, quelques entraves subsistent encore et empêchent d’aller de l’avant.Il s’agit de l’existence d’une certaine résistance affichée par l’acteur politique qui considère l’acteur associatif comme un concurrent et non pas un partenaire, a-t-il expliqué.
Le ministre a ainsi donné l’exemple d’une association située dans une commune rurale à Sidi-Bennour qui voulait avoir accès aux documents d’un projet de décharge d’ordures ménagères, lancé en 2010. Au début, ce fut le black-out, a noté en substance le conférencier, étant donné que les responsables de la commune ont mis en avant le fait qu’ils ne sont pas du tout au courant de ce projet dont la réalisation aura des conséquences graves sur l’écosystème. Les associations ont pu obtenir gain de cause, huit ans après, en parvenant à stopper le projet, a fait savoir le ministre, tout en indiquant que la stupéfaction fut générale, quand les acteurs associatifs ont découvert que les responsables de la commune faisaient partie des signataires. Abondant dans le même ordre d’idées, Mustapha El Khalfia mis l’accent sur le fait que le droit d’accès à l’information en lien avec la démocratie participative pourrait être un moyen efficace pour anticiper les contestations sociales.
Prenant la parole, la présidente de l’UPF-Maroca souligné pour sa part, que le droit d’accès à l’information est l’une des clés de voûte de la démocratie participative. En termes plus clairs, ce droit est d’une utilité vitale pour conscientiser les citoyens et les impliquer, par conséquent, dans le processus décisionnel. Ainsi, la conférencière a plaidé pour «une information complète et crédible, permettant l’engagement des citoyens dans la chose publique, indiquant dans ce sens qu’une «information non maitrisée» pourrait avoir des effets pervers.
Même son de cloche chez Mohamed Ghazali, SG du ministère de la Culture et de la Communication, qui a estimépour sa part que l’accès à l’information est un élément fondamental pour créer une société démocratique dotée de médias indépendants et responsables.
Autrement dit, le responsable estime que ce droit demeure un indice fort pour parler d’abord de la liberté d’expression, jugeant par la même occasion que le projet de loi 31.13a rendu l’accès à l’information gouvernementale» un droit pour tous.
Khalid Darfaf