Le champ politique marocain est, sans doute, «accaparé» par visiblement deux types de tendances, depuis déjà belle lurette. Chronologiquement, la première est, à coup sûr, fut manifestement dictée, depuis fort longtemps et plus précisément, juste au lendemain de l’indépendance, par deux phénomènes, à savoir les notabilités et les finances.
Épaulés de fond en comble par le Pouvoir, elles détiennent les rênes des commandes aussi bien l’échelon national, régional que local, en dépit de la crise politique qui ne cesse de sévir. Cet état de fait devenu, au fil du temps, une réelle tradition dans le mode de gouvernance et continue à se manifester dans les diverses rendez-vous électoraux, sécrétant constamment des nullards que l’argent et le statut social impose au sein d’une société dénuée et désabusée. Une énième illustration vient d’être étalée en démonstration, le week-end dernier dans la capitale du Souss, par un richissime mis à la tête d’une entité de notables.
Des milliers de jeunes sont réunis pour une messe dont ils ignorent tout, répartis dans des panels qu’ils éludent pour faire des tours à la plage, des discours creux que caquettent les prêcheurs de desseins «salvateurs »pour du tape à l’œil vétille, des transports en commun dont le but d’impressionner… Et puis après, on se disperse en fanfare pour avoir mis de la baume sur le visage de ces jeunots, en quête de vertus et de valeurs.Platon, l’illustre philosophe grec disait un jour dans sa république : «La richesse et les riches sont honorés dans une cité, la vertu et les hommes vertueux y sont tenus en moindre estime».
Le second type de «monopole» n’est autre que celui des islamistes. Au fait, il y a presque une décennie, le pays est littéralement submergé par ce qu’on appelle en commun, «l’Islam politique», à cause de la conjoncture dictée parle printemps démocratique qui a mis un terme à nombre de «dictatures arabes». Au bout de deux mandats successifs, sous le «règne» contre-nature avec une résolution moderniste au sillage duquel s’introduit la nation, il s’avère que les slogans arborés contre la dépravation ne furent qu’un feu de paille. On dira, à ce propos, comme on peut lire dans «les grands dossiers des sciences humaines», le passage suivant : «Les prophètes sont tous des pauvres. Mais, les riches ont confisqué leur religion et l’ont transformée en rites pour absorber la colère des opprimés».