Art des Rouaïss dans le Souss

Une tradition ancrée dans le terroir

Comme à l’accoutumée, le festival des Rouaïssque parraine le département de la culture et de la jeunesse et sport, fait son irruption à Dcheira, relevant de la province d’Inezgane Ait Melloul, à près d’une dizaine de kilomètres au sud de la capitale Souss.

A l’instar de la série de festivals qui fleurissent dans les multiples coins du royaume, cet événement fort attendu par la communauté locale et les adeptes de cet art séculaire, réapparaît avec davantage de notoriété des artistes proposés et d’engouement du public en fêter fin d’année. En collaboration avec nombre de partenaires institutionnels, en particulier le conseil régional de Souss Massa, la province d’Inezgane Ait Melloul et la commune territoriale de D’cheira, cette manifestation qui fait vibrer les scènes de la ville, depuis jeudi dernier a aujourd’hui samedi en clôture, a drainé une large assistance, toute en apothéose.

Cette manifestation est constamment marquée par les prestations de haute portée traditionnelle qui enchante et émeut les populations locales. Cette année encore, les organisateurs ont eu la sage idée de rendre un vibrant hommage posthume à l’icône de l’art des Rouaïss, feu Hadj Belaid qui restera indélébile dans la mémoire collective de la région, en tant que maître incontesté duquel se sont inspirées des générations d’artistes, à travers l’histoire. Cette reconnaissance pathétique est devenue une tradition pour le festival qui festoie, dans la liesse et la considération, l’une des sommités de cet art ancestral.

Le programme de ce rendez-vous annuel comprend une panoplie d’unités d’art de Rouaïss, notamment des soirées sur la Place des fêtes de la ville de D’cheira à laquelle prend part une flopée d’artistes pionniers de cet art émanant de divers recoins des régions ensorcelées par cet aspect artistique et patrimonial Amazigh. Cette myriade de récitals de grande incarnation de la richesse de la région est rehaussée par la commémoration affective de l’art Terouissa, en la personne de Raïss Hadj Belaïd. Aussi bien pendant les exhibitions artistiques que la conférence programmée a cet effet, sous le thème : « les caractéristiques et les particularités de la musique du défunt Hadj Belaid », animée par des chercheurs et experts en la matière, avec la coordination du centre marocain de la documentation et d’études de la art des Rouaïss.

Du fait qu’on ne peut parler de l’art des Rouaïss, sans parler de ses fondateurs, à savoir la poésie chanter, les initiateurs de ce festival ont jugé bon d’insérer dans le programme de la manifestation, une soirée poétique qui célèbre dans l’allégresse, ce genre d’expression auquel un contingent de poètes se livre à des récitals de haute qualité symbolique.

A cette occasion, le festival n’a pu ad manqué non plus d’introduire dans le menu diversifié une cérémonie d’hommage en direction d’un ensemble de poètes, en guise de respect et d’estime, mais également d’ancrage de la culture de reconnaissance. Il convient de souligner qu’en marge du festival, cette édition compte organiser une compétition des jeunes rouaïss auxquels la direction prête un intérêt particulier.

Saoudi El Amalki

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