Communiqué du bureau politique du PPS

Situation économique et sociale :

Le PPS somme le gouvernement d’agir  avec des mesures à impact concret

Le bureau politique a consacré une grande partie de sa réunion périodique du mardi 20 septembre 2022 à l’examen de la situation économique et sociale dans notre pays et de ses répercussions politiques en rapport avec la situation internationale, à la lumière d’un exposé, portant sur les contours du projet de Loi de Finances 2023.

Une situation internationale annonciatrice d’une crise économique plus aiguë

A ce propos, le bureau politique a conclu que la plupart des indicateurs de l’économie mondiale sont négatifs et s’orientent vers davantage de détérioration au cours de l’année prochaine, approfondissant l’état d’incertitude. Il s’est arrêté notamment sur l’acuité des perturbations du marché mondial, le recul des taux de croissance et la stagflation, qui impactent négativement non seulement les prix des matières premières et des produits alimentaires et énergétiques, mais également leur niveau de disponibilité et d’accessibilité. Ceci rend fortement probable l’émergence d’une crise énergétique et alimentaire mondiale plus grave, en particulier à la veille de la saison hivernale. Dans ce cadre, plusieurs pays se préparent activement à faire face à cette situation, à travers des plans et des mesures d’anticipation axées autour de la souveraineté économique, de la disponibilité du stock stratégique et de la préservation du tissu productif et social contre le déclin.

Une situation économique et sociale difficile qui requiert du gouvernement une action véritable et des mesures à impact concret.

Dans le cadre de cette situation internationale, le bureau politique a passé en revue les principaux indicateurs de l’économie nationale et des finances publiques au cours de cette année et leurs conséquences sociales. Il a enregistré en particulier le recul du taux de croissance, l’aggravation du déficit budgétaire et celui de la balance des paiements, la hausse du taux d’inflation et l’augmentation du poids de la dette, malgré l’augmentation relative des recettes fiscales y compris celles provenant de l’augmentation des prix des carburants. Dans le même temps, il a enregistré la détérioration continue du pouvoir d’achat des Marocains et la persistance des difficultés des entreprises nationales et des phénomènes de la pauvreté, de la précarité et du chômage.

Malgré le fait que cette situation est exceptionnelle à tous les égards et qu’elle est appelée à connaître davantage de complications, le Parti du Progrès et du Socialisme s’étonne, à l’instar d’ailleurs de la majorité des milieux sociaux, qu’elle soit traitée par le gouvernement comme une situation normale.

Preuve en est les contours et les indications préliminaires encadrant la préparation du projet de Loi de Finances 2023. Les hypothèses annoncées à ce jour, en la matière, sont totalement irréalistes, et les mesures destinées à faire face à la cherté de la vie et à la protection du pouvoir d’achat, sont timides, isolées et leur impact limité. Les réformes préconisées par le nouveau modèle de développement, adopté comme référentiel par le gouvernement, ont, pour leur part, presque disparu de son agenda.

Le Parti met en avant son alternative démocratique progressiste

Dans ces conditions, le Parti du Progrès et du Socialisme attire de nouveau l’attention sur le caractère critique de la situation et sur sa détérioration fortement probable. Cela requiert du gouvernement de se mobiliser, d’assumer ses responsabilités, de prendre le pouls de la situation réelle des Marocains, de se comporter effectivement comme un gouvernement politique fort et de sortir de son mutisme pour leur expliquer les décisions qu’il compte prendre pour faire face à la situation actuelle, de manière anticipative à son aggravation probable.

Le Parti du Progrès et du Socialisme souligne l’importance de toutes les propositions et les alternatives concrètes qu’il a présentées au cours des derniers mois et qui sont contenues dans le projet de document politique de son onzième congrès national. Il considère que le gouvernement doit avoir, de manière impérative, une vision reposant sur  la planification rénovée  et souple au lieu d’une approche de replâtrage, d’expérimentation et de solutions partielles. Cela passe, notamment, par la mise en place de scénarii divers sur l’évolution de la situation, la nécessité de se pencher immédiatement sur le traitement du problème de la flambée des prix et l’urgence de faire de la sécurité alimentaire, énergétique, hydrique et sanitaire une priorité majeure.

Le parti souligne, à l’occasion, que la crise ne doit pas être utilisée comme une justification pour éviter le lancement des réformes structurelles recommandées par le nouveau modèle de développement, mais plutôt une raison supplémentaire pour en activer la mise en œuvre. Il s’agit, en premier lieu, des réformes indispensables concernant la gouvernance dans toutes ses dimensions et dans tous ses domaines.

Le bureau politique a convenu d’organiser à ce propos des rencontres et des conférences pour attirer l’attention sur l’acuité de toutes ces questions et contribuer ainsi à la recherche des solutions possibles face aux défis auxquels notre pays et notre peuple font face, dans le cadre des préparatifs du onzième congrès national du parti, qui se tiendra les 11, 12 et 13 novembre prochain.

Appel pressant au gouvernement pour assurer les conditions d’une rentrée universitaire saine

Par ailleurs, le bureau politique a passé en revue le climat tendu que connait la rentrée universitaire actuelle, en relevant que la situation est appelée à davantage de tension, compte tenu de la montée attendue des mouvements de protestation, en particulier dans les rangs des enseignants chercheurs qui portent des revendications légitimes nécessitant une réaction positive.

 A ce propos, le bureau politique adresse au gouvernement un appel pressant pour traiter, de manière anticipative, la situation prévalant dans l’université marocaine, afin de trouver les solutions appropriées et de garantir les conditions nécessaires à une rentrée universitaire saine.

Poursuite des préparatifs du onzième congrès national

Sur un autre plan, le bureau politique a poursuivi les préparatifs du onzième congrès national du parti, en particulier sur les plans organisationnel, matériel, communicationnel et logistique. Il a enregistré positivement les résultats appréciables obtenus au terme de l’étape d’adhésion et de renouvellement de l’adhésion, soulignant que cela consacre l’élargissement du rayonnement politique et spatial du parti dans toutes les régions du pays. Il félicite à cette occasion l’ensemble des camarades et des structures du parti pour leur contribution à la réussite de cette opération, qui sera suivie dès à présent par l’étape des assemblées générales locales et des congrès provinciaux au cours du mois d’octobre.

La participation du parti à la rencontre de la gauche arabe

Le bureau politique a pris connaissance d’un rapport détaillé sur la participation, la semaine dernière à Beyrouth, du camarade Abderrahim Bansar, au nom du parti, à la rencontre de la gauche arabe et, parallèlement à cela, à la commémoration du quarantième anniversaire du lancement de la résistance nationale libanaise, en présence de quinze partis arabes de gauche. Cette rencontre a été l’occasion de confirmer l’ampleur des luttes qui attendent les forces progressistes pour accompagner les transformations et relever les défis communs ou spécifiques à chaque pays. Cela a été également l’occasion de souligner la centralité de la cause palestinienne et de ses différentes formes de soutien dans les luttes menées par les forces progressistes arabes.

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