Des experts débattent des nouveaux modèles de gouvernance des données

Protection des données

Une pléiade d’experts marocains et étrangers ont débattu, samedi à Rabat, des nouveaux modèles de gouvernance des données et de la problématique du partage en matière de protection des données.

Réunis dans le cadre d’une rencontre organisée par la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), en partenariat avec la Rabita Mohammadia des oulémas, sous le thème « données à caractère personnel, civilisation du partage et respect de la vie privée », les participants ont abordé un certain nombre de sujets en relation, notamment, avec l’Open Data et le Data altruisme.

Intervenant lors du premier panel de cette conférence, tenue à l’occasion de la journée internationale de la protection des données personnelles 2023, maître Grimaud Valat, associé DTMV avocats, et rapporteur de l’étude sur le Data Altruisme a posé un diagnostic de l’état de défiance sociétal face au partage de données numériques, citant l’exemple des applications de lutte contre le virus de la Covid-19.

Dans ce sens, il a mis en avant la nécessité de mener, auprès de la société, un immense travail de pédagogie autour du cadre de confiance, en vue de changer les perceptions et de ramener les gens à un mouvement de partage de données.

Le partage de la donnée et la sécurisation de son contrôle doivent s’opérer main dans la main, dès la conception, a souligné Eric Salobir, président de « Human Technology Foundation », notant que le partage des données non protégées initialement, fragilise leur protection.

Malgré la difficulté de sa mise en œuvre de nos jours, M. Salobir a mis en avant la pertinence du concept de Data altruisme qui porte sur le partage volontaire de données à des fins d’intérêt général et dans le but d’améliorer la recherche et les politiques publiques.

A titre d’exemple, il a relevé que les données de santé collectées sont exploitées à un faible niveau, alors que beaucoup de ces données peuvent être collectées d’une façon anonyme et partagées pour enrichir la recherche et le bien être sociétal.

Pour sa part, le président de la CNDP, Omar Seghrouchni a mis en évidence le principe de séparation des données d’usage et des données d’identification, que le Maroc a réussi d’atteindre grâce au système de tiers de confiance national, mis en place par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

Le tiers de confiance national est un mécanisme qui permet de mieux protéger et de favoriser la protection des données à caractère personnel, a-t-il relevé, estimant qu’au lieu de se focaliser sur la protection de la donnée de façon granulaire, il s’agit d’installer une architecture du digital qui permet des usages protégés.

Ce premier débat a été suivi de deux panels portant sur le référentiel moral pour le respect de la vie privée au sein d’une civilisation de données et sur les grandes philosophies internationales de circulation de la donnée à caractère personnel.

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