Driss Maliani, un créateur tout simplement!

Mohamed Nait Youssef

L’homme habite en poète. En effet, il est des plumes sensibles, intelligentes, limpides et humanistes qui ont fait du langage leur propre demeure où la verve s’exprime et se dévoile. Tel le cas d’ailleurs du poète, traducteur et romancier marocain Driss Maliani qui a été l’invité de l’émission «Madarate» animée par le confrère Abdelilah Tahani, et qui a été diffusée mardi 5 mai sur les ondes de la radio nationale.

Cette rencontre était une occasion propice pour les amoureux des livres, de la poésie et des littératures universelles, surtout en ces temps de confinement pour découvrir ou redécouvrir le parcours à la fois riche et singulier de ce  créateur modeste, humble et prolifique.

Ainsi, l’homme a consacré sa vie à l’écriture, à la lecture et surtout à la traduction des grands textes des noms connus et reconnus  de la littérature et la poésie russes tels que Alexender Pouchkine, Fiodor Dostoievski, Boris Pasternak… pour ne citer que ceux-là parmi tant d’autres. Maliani n’est pas un poète de la dernière pluie parce que ses œuvres poétiques et son expérience en matière de prose remontant aux années soixante du Siècle dernier. Ses nombreuses publications en témoignent dont «Rose de neige», «Noces des arènes», «Des poésies pour les bonnes personnes» et bien d’autres.

De l’écriture avant tout chose…

On n’écrit pas uniquement pour devenir auteur ou écrivain. Parfois, c’est plus qu’une passion, c’est aussi une tâche difficile, une entreprise où chaque plume révèle sa vision du monde et celle des choses. 

En effet, dans l’écriture romanesque,Maliania enrichi la bibliothèque nationale avec des romans tels que «Casaanfa», «La maison rouge» où il creuse dans la mémoire collective marocaine, mais aussi et surtout dans l’imaginaire, les mœurs et les traditions de sa culture millénaire.

C’est dans les années soixante, à l’image des autres jeunes créateurs de sa génération, que le poète a percé dans les puits profonds de la poésie d’ici et d’ailleurs.

C’était en 1962 qu’il avait écrit son premier poème commémoratif en hommage à sa grand-mère par l’intermédiaire de l’écriture poétique. A vrai dire, seuls les mots ont toujours cette capacité de tout dire, de tout extérioriser!

Or, les commencements sont toujours beaux ! Il fallait alors attendre une année environ pour que les textes du poète puissent voir le jour dans un recueil de poésies collectif avec les deux poètes Ahmed Henaoui et Meskini Sghir. A l’époque, ce florilège de textes poétiques a été édité par l’association «Les pionniers de la plume» créée en 1963 ; une année après la création de l’union des écrivains du Maroc  dont Maliani était l’un des membres fondateurs. Pour lui, 1967 était une année si particulière notamment avec la parution de son premier recueil de poésie «Des poésies pour les bonnes personnes». Et l’aventure continue…

La traduction : une passerelle entre deux cultures, deux langues!

Traduire n’est pas toujours trahir. A vrai dire, il est des traductions qui ont donné une nouvelle vie aux textes originaux. En d’autres termes, la traduction voyage, elle défie les frontières physiques, linguistiques, ethniques et imaginaires pour s’ouvrir sur d’autres cultures et un autre lecteur.

Dans cet esprit, Driss Maliani a tissé une relation solide et poétique avec la langue et la culture russes. A travers ses traductions, il a fait découvrir à ses  lecteurs une autre civilisation, une autre littérature et surtout un autre regard sur le monde. Militant de gauche, le poète et traducteur a toujours cru  dans la capacité des mots, en la puissance de la parole pour transmettre ses convictions, ses lettres de noblesse et lutter pour une culture nationale progressiste, épanouie et universelle.

Toutefois, c’est en 2005 que l’une de ses premières traductions a vu le jour. Un voyage à l’autre rive de la création. Il faut le rappeler, les premiers textes ont toujours un goût singulier.

Un grand passionné de la traduction, Maliani a donné une nouvelle vie aux textes littéraires russes dans une autre langue ; arabe.

Un poète humaniste…

La poésie est la langue émotionnelle du poète. Elle est également  son moyen de résistance et de confirmation de soi dans le monde.  Aujourd’hui, il compte à son actif plus de 12 recueils de poésie faisant l’éloge de la beauté, du militantisme et de l’être  humain dans toute sa splendeur. Un poète humaniste,  Maliani est connu par son ouverture sur les autres écoles de la poésie. Il a toujours appelé à la traduction des poètes marocains  notamment les pionniers ayant mis les jalons de la modernité poétique au Maroc. Un retour aux sources est désormais indispensable!

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