Génocide à Gaza: Le Nicaragua accuse l’Allemagne de complicité

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Ce vendredi 1er mars, le Nicaragua a déposé, auprès de la Cour Internationale de Justice (C.I.J.) à La Haye, une requête par laquelle il accuse l’Allemagne de complicité dans le génocide en cours à Gaza car cette dernière a, non seulement, suspendu le financement de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés mais, surtout, continué à livrer des armes à Israël.

En s’appuyant, dans cette requête, sur les rapports de l’ONU affirmant que l’Allemagne est, avec les Etats-Unis, l’un des plus grands exportateurs d’armes vers Israël, le Nicaragua a demandé à la CIJ d’ordonner à Berlin d’arrêter d’aider militairement l’Etat hébreu dès lors que son comportement va à l’encontre des dispositions de la Convention sur le génocide qui a été le premier traité sur les droits humains adopté par l’Assemblée générale des Nations-Unies le 9 décembre 1948, des conventions de Genève de 1949 et de leurs protocoles additionnels dans la mesure où «tout Etat partie à la Convention sur le génocide est tenu de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la commission de ce crime».

Aussi, en application de l’article 41 du statut de la CIJ et des articles 73, 74 et 75 de son règlement, le Nicaragua a demandé à la Cour d’accorder une injonction à l’Allemagne car elle «participe à l’éventuel génocide dans la bande de Gaza et à de graves violations du droit international humanitaire et d’autres normes impératives du droit international général».

Pour rappel, bien qu’en décembre dernier, l’Afrique du Sud avait déjà soutenu, dans une requête déposée auprès de la CIJ, que les opérations menées par Israël à Gaza s’apparentent à une violation de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, la Cour qui ne s’est pas encore prononcée sur ce point, avait, néanmoins, ordonné, le 26 Janvier 2024, à Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza car, d’après l’ONU, 2,2 millions de personnes y sont assiégées, par l’armée israélienne, au moment où les combats et les pillages rendent quasiment impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.

En rappelant, par ailleurs, que la C.I.J avait déjà annoncé qu’il existe « un risque reconnu de génocide du peuple palestinien et, avant tout, de la population de la bande de Gaza », le Nicaragua a exhorté l’Allemagne à revenir sur sa décision de suspendre son financement de l’UNRWA car, en fournissant un appui « politique, financier et militaire » à Israël, tout en cessant de financer l’organisme onusien chargé des réfugiés, l’Allemagne a délibérément «facilité ce génocide et, en tout état de cause, a manqué à son obligation de faire tout son possible pour l’empêcher».

Tout indique, pour le moment, que malgré les requêtes déposées auprès de la Cour Internationale de Justice, l’Etat hébreu, fort de l’appui que plusieurs chancelleries « occidentales » continuent de lui accorder en dépit de la colère des peuples du monde entier, va, incontestablement, poursuivre son opération génocidaire pendant longtemps encore en s’abritant derrière le paravent de cette impossible éradication du Hamas mais attendons pour voir…

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