Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France
«C’est un événement unique puisque c’est la première fois qu’un pays arabe et africain est l’invité d’honneur du Livre Paris. Le pavillon du Maroc au niveau est sans aucun doute un pavillon exceptionnel qui interpelle beaucoup de visiteurs vu son originalité. En y faisant un tour, chaque visiteur se rend compte de la diversité des cultures du Maroc : Amazighité, arabe, français, hébreu, anglais. Des cultures dont la présence se fait saillante grâce aux auteurs et écrivains (poètes, romanciers) qui les représentent ; vivant au Maroc ou dans le reste du monde.
Je crois que promouvoir cette diversité est une réelle preuve de l’intérêt porté par le Maroc à travers la personne de Sa Majesté le roi Mohamed VI à la question de la pluralité culturelle. Un intérêt que l’on opère dans la Constitution. Cette pluralité, qui est un atout de la mondialisation et qui permet de créer le lien et les conditions du vivre-ensemble, interpelle l’Occident et ceux qui y vivent pour s’interroger sur les questions liées à l’«identité». Et dans ce sens, je pense que le Maroc apporte des réponses via ses spécificités. Réponses lesquelles participent au renforcement des liens entre la France et le Maroc dans le domaine culturel.
Egalement est-il certain qu’un événement comme celui-là, et à travers le rayonnement qu’il a, notamment via les médias et à travers l’ensemble des visiteurs, de nombreux responsables politiques au plus haut niveau qui ont visité le pavillon donneront sans aucun doute plus de visibilité à la Culture et aux Lettres marocaines. A l’occasion, on a eu la chance et l’honneur que ce pavillon ait été inauguré par son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem et le Président Français François Hollande. Tout cela donne un rayonnement particulier au Maroc et à cette dimension culturelle.
Maï-Do Hamisultane Lahlou, auteur franco-marocaine
«Cette participation est très importante parce qu’elle fait connaitre au grand public la littérature marocaine et la promeut davantage aussi bien au niveau national qu’international. En fait, Livres Paris est un grand événement dont le stand du Maroc est un des plus beaux. En effet, tout le monde dit que depuis 10 ans, il n’y a eu jamais un si beau stand ; poétique et incroyable, où tout le monde peut prendre des pages et composer des livres avec les textes des auteurs Marocains, des photos d’auteurs marocains et celles du Maroc. Il est à dire que la culture marocaine est si riche qu’il n’est pas évident de refléter toute sa diversité à travers la programmation.
D’autre part, on a regretté l’absence de la littérature carcérale. Dans le stand du Maroc, on est proche du public et cela se fait dans un cadre convivial. Le contact au niveau du stand est chaleureux, à l’image du beau soleil du Maroc».
Mohammed Achari, écrivain
«Le fait de présenter dans le cadre de ce Salon toutes les sensibilités marocaines avec leurs langues multiples et leurs préoccupations diversifiées, est déjà une bonne chose. Je crois que les français ont besoin de connaitre cette culture marocaine moderne qui ne correspond pas aux idées qu’ils en ont du point de vue culturel comme littéraire. Je vois que le stand marocain a présenté presque toute l’œuvre littéraire marocaine actuelle. Ainsi, pour comprendre aujourd’hui la réalité littéraire marocaine, et tout ce qui est en relation avec sa réalité (imaginaire, mémoire, langue, idées), il faut traduire cette littérature arabophone en ce sens qu’au Maroc, il ne faut pas tout attendre de ce qui s’écrit dans la langue de Molière uniquement».
Mohammed Bennis, poète et écrivain marocain
«Ce Salon est un moment qui apporte beaucoup de choses pour la culture marocaine. Cette participation reflète l’image du Maroc actuel avec la dynamique qu’il connait sur le plan culturel. Quand nous voyons la diversité, nous remarquons présence importante du livre, qui, à mon sens, devra être plus grande jusqu’à devenir suffisante. Livre Paris est donc un événement qui offre à la fois cette opportunité de se retrouver, d’échanger et dialoguer avec un public marocain résidant en France et français ; les deux cohabitant dans le même contexte que leur offre l’Hexagone. Alors ces derniers ont besoin de réponses à plusieurs de questions que la culture est à même d’en rapporter les réponses. J’espère que les fruits de ce rendez-vous sur le « Livre » se verront dans les années à venir de manière plus saillante et ce, à travers la communication et la publication.
In fine, la culture est le meilleur moyen pour faire passer et transmettre toute une vision du monde, d’une civilisation et de la vie d’un peuple.
Karima Yatribi, auteure
«Le fait qu’il y ait un Salon du Livre est déjà une excellente initiative, surtout que le Maroc, premier pays africain et arabe, en est l’invité d’honneur. J’assiste régulièrement aux Salons du Livre à travers le monde, mais là, je me sens honorée parce que la littérature marocaine est à l’honneur. Il y a plusieurs panels qui regroupent aussi bien d’imminents écrivains de langue française, ainsi que de nouvelles voix qui s’adonnent pour la première fois à la littérature. J’ai animé un panel avec Réda Dalil et Maria Guessous, et j’ai vu à quel point nos écrivains marocains commencent à tracer une nouvelle voie. Il est vrai qu’à un moment donné, il y a eu la revue «Souffles», Ahmed Sefrioui, Mohammed Khaïr-Eddine, Tahar Ben Jelloun, Abdellatif Laâbi, mais aujourd’hui, la nouvelle génération a fait éclore une nouvelle voie et a offert à l‘écriture un nouveau chemin, aussi bien au niveau du style que des thématiques. Aujourd’hui, l’actualité marocaine est de mise : elle est traitée avec recul et pondération».
Mohamed Nait Youssef