Prix de la littérature arabe de l’IMA
«La langue maudite» de l’écrivain marocain Madi Belem et «N’appelle pas, il n’y a personne» de son concitoyen Youssef Fadel sont en lice pour le Prix de la littérature arabe 2020, qui sera annoncé le 4 novembre prochain à Paris.
Créé en 2013 par l’Institut du Monde Arabe (IMA) et la Fondation Jean-Luc Lagardère, le Prix de la littérature arabe est la seule récompense française distinguant la création littéraire arabe. Chaque année, un comité de sélection se penche sur les ouvrages publiés récemment par des maisons d’édition françaises et arabes. Le prix, doté de 10.000 euros, promeut l’oeuvre (roman ou recueil de nouvelles) d’un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français.
La sélection de cette 8e édition met à l’honneur la grande diversité de la littérature arabe, à travers les romans d’écrivains marocains, syrien, libanais, palestinien et soudanais, souligne l’IMA. Cinq autres romans sont retenus dans la sélection officielle de cette année. Il s’agit de «Mauvaises herbes de Dima Abdallah (Liban)», «Les Jango» d’Abdelaziz Baraka Sakin (Soudan), traduit de l’arabe par Xavier Luffin, «L’invité des Médicis» de Carole Dagher (Liban), «Une baignoire dans le désert» de Jadd Hilal (Palestine), et «Le dernier Syrien» d’Omar Youssef Souleimane (Syrie).
Le jury, composé d’éminentes personnalités du monde des médias, des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe, se réunira à l’automne pour délibérer et désigner le (ou la) lauréat(e) de la nouvelle édition du Prix de la littérature arabe. Celui-ci sera annoncé et remis au siège de l’Institut du monde arabe à Paris, à l’occasion d’une cérémonie qui se déroulera le 4 novembre prochain, en présence du président de l’IMA, Jack Lang, précise l’IMA.
Depuis sa création, le Prix de la littérature arabe a été remis à Jabbour Douaihy (Liban) en 2013, à Mohamed al-Fakharany (Égypte) en 2014, à Mohammed Hasan Alwan (Arabie-saoudite) en 2015, à Inaam Kachachi (Irak) en 2016, à Sinan Antoon (Irak) en 2017, à Omar Robert Hamilton (Égypte) en 2018 et à Mohammed Abdelnabi (Égypte) en 2019 pour son roman La Chambre de l’araignée (Actes Sud/Sindbad).
Avec la « La langue maudite », paru en mars 2020 aux éditions Plon, Madi Belem, signe son premier roman. Fils de feu Driss Belemlih, universitaire, spécialiste de la poésie préislamique, romancier et éditeur qui lui a donné le goût de l’art, du cinéma et de l’écriture, Madi Belem est né à Rabat en 1990. Après avoir suivi les cours Florent, Madi Belem tourne dans un premier film, Le Convoi, de Frédéric Schoendoerffer et dans la série Baron Noir, sur Canal +. En 2018, il obtient le premier prix d’interprétation masculine au festival du cinéma d’Agadir.
Romancier, dramaturge et metteur en scène, Yousef Fadel est né en 1949 à Casablanca. Son roman «N’appelle pas, il n’y a personne de Youssef», paru en septembre 2019 aux éditions Actes-Sud, raconte la rencontre passionnelle entre Othmane, un ouvrier qui travaille sur le chantier de la gigantesque et luxueuse mosquée Hassan II, et Farah, une chanteuse novice et pauvre, mais avide de célébrité. Audacieux et subtil, le roman est un regard d’une sévère acuité porté sur la société marocaine. Il constitue le troisième volet de la trilogie de l’auteur, après Un joli chat blanc marche derrière moi (2014) et Un oiseau bleu et rare vole avec moi (2017).