Le PPS au Parlement

Pour une commission d’enquête sur la dégradation des lagunes d’El Oualidya

Prenant au sérieux les menaces qui pèsent sur certaines zones humides au Maroc, la présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS) à la Chambre des représentants, Aicha Lablak a demandé la constitution d’une commission parlementaire d’enquête ad hoc pour en avoir le cœur net et proposer une solution pour la protection de ce patrimoine écologique exceptionnel contre toutes les activités humaines destructrices, sachant que l’on vit dans un monde en proie aux effets dévastateurs du dérèglement (changement) climatique.

Dans une lettre adressée le 19 novembre courant au président de la commission des infrastructures principales, de l’énergie, des mines et de l’environnement, conformément à l’article 107 du règlement intérieur de la Chambre des représentants, Aicha Lablak réclame la mise en place d’une commission parlementaire d’enquête ad hoc qui doit s’enquérir de l’état de dégradation environnementale que subissent les lagunes d’El  Oualidya, Dar Bouazza et de l’embouchure du fleuve de Moulouya.

Dans une fiche technique jointe à sa demande, Lablak précise que l’enquête doit apporter des réponses aux questions posées et établir un rapport détaillé faisant état des étapes et des démarches entreprises, des observations de la commission, de ses conclusions et de ses recommandations.

L’objectif de cette enquête est de s’enquérir de la situation écologique des zones humides concernées, des projets qui y seront réalisés et des études d’impact de ces projets sur l’environnement. L’enquête devra aussi définir les dysfonctionnements éventuels qui constitueraient une menace pour les systèmes écologiques de ces zones. Elle devra également s’enquérir du degré de conformité de ces activités aux lois relatives à la préservation de l’environnement et aux dispositions des conventions internationales y afférentes et dont le Maroc fait partie.

La fiche technique note aussi que la commission devra rencontrer et se réunir avec les responsables du ministère de l’énergie, des mines et de l’environnement, du ministère de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau et du haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. Elle devra effectuer aussi des visites de terrain des zones humides concernées.

Les questions de la mission seront axées sur les mesures prises pour la préservation des sites écologiques précités, leur développement durable et leur protection et la sauvegarde de la richesse écologique de ces régions comme les tortues, les lézards, les oiseaux migrateurs et autres. Les questions devront porter aussi sur le mode de gestion de ces sites humides et leur protection de la pollution et de la dégradation environnementale ainsi que sur la lutte contre l’exploitation insouciante et abusive de ce patrimoine national inégalable.

La lagune d’El Oualidya en danger de mort

Dans le même ordre d’idées, et tapant à toutes les portes dans l’espoir de sauver le site d’El Oualidya en danger de mort, la présidente du GPPS, Aicha Lablak a adressé en date du 19 novembre courant une question écrite au chef du gouvernement et une autre au ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement au sujet des mesures prises par le gouvernement pour la protection de la zone humide d’El Oualidya et sa lagune contre les dangers humains qui menacent son écosystème et sa préservation en tant que site écologique exceptionnel.

Dans son écrit, la députée indique que la lagune d’El Oualidya subit malheureusement toutes sortes de destructions. Un canal de drainage  est en train d’y être creusé vers l’Océan atlantique. Ce qui va signer la mort de cet écosystème, écrit-elle.

C’est pourquoi, elle lance un SOS pour demander une intervention urgente sans plus tarder de la part des responsables pour la préservation des terres humides de ce site. Il s’agit du droit des générations futures à disposer d’une telle zone, explique-t-elle, ajoutant qu’il importe plutôt d’œuvrer pour permettre à ce site de devenir un incubateur d’activités hautement rentables pour le pays et les habitants.

Elle a rappelé que la zone humide, située à mi-chemin entre Casablanca au nord et Essaouira au sud, constitue un écosystème très précieux. La zone est très importante pour l’équilibre écologique exceptionnel de la région. Il recèle une riche biodiversité et constitue un site d’escale pour plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs côtiers et un espace où vivent d’autres animaux comme les tortues et les lézards qui trouvent dans la lagune un refuge naturel.

Cette zone a été désignée endroit d’intérêt international par la convention de RAMSAR, le 15 janvier 2005.

La Convention de Ramsar, officiellement Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative. A bon entendeur.

M’Barek Tafsi

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