Les entreprises s’engouffrent

Les opérateurs économiques n’en finissent pas de crouler sous les arriérés de paiement. Le comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, qui s’est tenu fin de semaine dernière,  tire encore la sonnette d’alarme, indiquant que les délais de paiement des créances inter-entreprises continuent d’afficher des niveaux élevés, notamment pour les TPME et certains secteurs d’activité.

Ce constat est tiré d’une nouvelle étude réalisée par Bank Al Maghrib auprès de 72.000 entreprises privées et publiques. Résultat : la pression sur les trésoreries des entreprises s’accentue. «Une situation qui appelle, encore une fois, à la mise en œuvre effective de la réforme du cadre législatif et réglementaire relatif aux délais de paiement, insiste le comité.Le monde des entreprises ne cesse d’ailleurs de dénoncer le retard de mise en œuvre de la nouvelle loi sur les délais de paiement. Les décrets d’applications se font attendre.

Le ralentissement du crédit bancaire ne fait qu’empirer la situation. En effet, les crédits accordés aux entreprises s’est légèrement décéléré. Ce recul est surtout visible chez les entreprises publiques, tandis que le crédit accord aux entreprises privées a enregistré une hausse modérée. Dans ces conditions, les défauts de paiement restent à un niveau élevé.

Les banques résistent, mais…

Dans un contexte où les risques sont multiples, le secteur bancaire a réussi à consolider sa situation financière, malgré les risques qui marquent le contexte, notamment les défauts de paiement et les baisses successives des taux d’intérêt. Au niveau de la rentabilité, le résultat cumulé des banques s’est amélioré, par rapport au résultat normatif de 2016, à la faveur d’une baisse du coût du risque de crédit et d’une bonne performance des activités opérées à l’étranger. Sur le plan de la capitalisation, le secteur a dégagé un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11% et un ratio de solvabilité moyen de 13,9% pour des minimas de 9% et 12% respectivement. La liquidité des banques en dirhams a, pour sa part, connu un resserrement en lien avec l’accroissement de leur position en devises.

De plus, la conduite des tests de résistance montre une bonne résilience des banques à différents scénarii de stress y compris ceux reflétant une détérioration des conditions macroéconomiques. Les banques restent, toutefois, vulnérables aux chocs portant sur le défaut de leurs plus grandes contreparties. Dans un contexte de taux d’intérêt bas, elles sont aussi exposées à un risque de taux accru en lien avec l’allongement de la maturité de leur portefeuille crédits et la prédominance des taux d’intérêt fixes, particulièrement au titre des crédits à l’habitat.

Quid des assurances ?

Le secteur des entreprises d’assurances continue de faire preuve de solidité, constate le comité. Le rendement des capitaux propres est ainsi passé en 2017 à 10,6% contre 9,4% en 2016. Les plus-values latentes susceptibles d’être dégagées par les portefeuilles d’actifs des entreprises d’assurances et de réassurance ont connu une nouvelle hausse en relation avec la performance du marché boursier enregistrée en 2017. Sur le plan prudentiel, les entreprises d’assurances et de réassurance détiennent des taux de couverture des engagements techniques supérieurs aux minimas réglementaires. Aussi, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. Considérant, néanmoins, le passage vers le régime de la solvabilité basée sur les risques, en application du dernier amendement du code des assurances, les excédents de marge devraient probablement se réduire de manière significative.

BAM toujours pessimiste sur les retraites

Le comité de coordination et de surveillance des risques Systémiques constate de nouveau que la réforme paramétrique du régime des pensions civiles, géré par la Caisse marocaine des retraites n’a pas permis de redresser le solde global de ce régime qui est entré en phase de déficit structurel depuis 2015. Quant aux dates d’épuisement des réserves des régimes de retraite, elles n’ont pas connu de changements majeurs par rapport aux projections établies en 2016 et continuent, toutefois, de faire l’objet d’un suivi rapproché.

H.B.

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