Les foyers industriels compliquent la donne

Belkassem Amenzou

Alors que les autorités compétentes multiplient les efforts pour imposer le strict respect du confinement général et de l’état d’urgence sanitaire dans le pays pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus Covid-19, des unités industrielles sortent du lot et font défection. Hors-jeu.

En effet, un nouveau cluster vient d’être localisé dans trois entreprises voisines, spécialisées dans la fabrication de chaussures, au coeur de la zone industrielle de Sidi Bernoussi à Casablanca (Pretty Shoes, Cochazur, Shoes Diffusion). On parle de pas moins de 150 cas testés positifs dans ces entreprises qui emploient environ 1000 personnes.

Selon des informations concordantes, le bilan des contaminés serait plus lourd, puisque le dépistage de l’ensemble des salariés n’a pas encore été effectué et le traçage de leurs contacts est en cours pour cerner le virus. La question qui se pose dans ce cadre est le contrôle de la commission mixte, composée de membres du ministère de la Santé, de l’Intérieur, du Travail et de l’insertion professionnelle et de l’Industrie, mise en place pour superviser et veiller au respect des nouvelles normes préventives exigées par les autorités sanitaires (port de masque, distanciation, etc.).

Ce grand foyer de Sidi Bernoussi a été découvert quelques jours après celui de la zone industrielle de Ain Sebaa où plus de 130 salariés ont été contaminés au nouveau coronavirus Covid-19. A Tanger, trois unités industrielles (deux usines spécialisées dans le textile, installées dans le quartier industriel Al-Majd, et d’une usine de conditionnement de crevettes) avaient enregistré plusieurs dizaines de cas de contamination au Covid-19.

Le 20 avril dernier, un autre foyer de contamination par le coronavirus à Casablanca a été identifié dans une usine du quartier industriel de Aïn Sebaâ, Margafrique (spécialisée dans la production de fromages fondus, de margarines, de graisses alimentaires, de produits pour la pâtisserie). Tous ces cas ont été découverts après ceux recensés dans un supermarché de Fès, le Carrefour Borj Fès, propriété du groupe Label’Vie, et d’autres à Casablanca où130 autres cas de contamination ont été enregistrés dans un usine de production de matériel médical et paramédical, Emo Clinic, dans un quartier de la zone industrielle de Aïn Sebaâ.

Cet état de fait soulève moult questions quant à la capacité du gouvernement à mettre en place une stratégie efficace pour la reprise de l’activité dans le cadre d’un déconfinement.

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