Hausse des prix des produits de première nécessité
Karim Ben Amar
Plusieurs manifestations ont eu lieu dans tout le pays le dimanche 20 février, soit 11 ans après les manifestations du 20 février 2011, dans le contexte du printemps arabe. Regroupant chacune quelques dizaines de manifestants, le mouvement de contestation intervient suite à la flambée des prix des produits de première nécessité.
Frappé par la sécheresse, la plus rude depuis plus de 40 ans, le Maroc subit depuis quelques semaines déjà une hausse vertigineuse des prix des produits de grande consommation. Dans tout le pays, des manifestations ont été relevées. Constitué chacune de quelques dizaines de manifestants, le mouvement de colère s’est déroulé sans accrochages. Motif invoqué par les manifestants : la cherté de la vie.
Pour information, les prix ont littéralement doublé au Maroc en plus de la sécheresse et du stresse hydrique qu’elle engendre. L’agriculture qui est un secteur fondamental de l’économie nationale, traverse une période trouble. Les agriculteurs souffrent de l’absence de précipitations au même titre que les citoyens souffrent de la flambée des prix.
Les prix des hydrocarbures ont atteint des niveaux jamais égalés, du jamais vu au Maroc, puisqu’il a dépassé les 13 dhs. Idem pour les produits de première nécessité, comme l’huile de table, les farines, les féculents.
Du côté des éleveurs de bétails, ce n’est pas la joie, puisqu’ ils sont sévèrement impactés par la sécheresse et la flambée des prix de l’alimentation pour bétail. Au vu de cette montée vertigineuse, le bétail se brade. Dans les marchés hebdomadaires, haut lieu du commerce des produits locaux, la brebis se négocie aux alentours de 20 dhs la tête. Après avoir payé la redevance au souk qui s’élève à 6 dhs par tête de bétail, l’éleveur empoche 14 dhs.
Le gouvernement pour sa part est très critiqué par les manifestants pour son incommunication. Mais il faut bien se le dire, cette incommunication du gouvernement serait en train d’aggraver la situation, puisqu’ on se dirige littéralement vers une « non-ccommunication ».
Le droit de manifester est un droit constitutionnel que nous chérissons et que nous défendrons jusqu’au dernier souffle. Mais pourquoi choisir le 20 février ? C’est tout simplement malvenue et opportuniste. Il n’y a qu’un seul 20 février, et c’était il y a 11 ans.