Rachid Lebchir
La fédération royale marocaine de football n’a toujours pas tenu la première réunion de son comité exécutif depuis la suspension des compétitions sportives nationales, le 14 mars dernier pour cause de la pandémie mondiale de Covid-19.
Maintenant que cette pandémie court toujours et que cet état d’urgence est prolongé pour un mois supplémentaire, jusqu’au 20 mai prochain, les clubs marocains ont été les premiers à réagir en appelant une réunion urgente de la Fédération. Cette dernière, semble-t-il, n’a pas encore mis la main sur les principaux aspects qui touchent le football national dans le contexte de la crise sanitaire mondiale imposée par Coronavirus.
Et si la fin de l’état d’urgence sanitaire relève d’une décision exclusive des autorités publiques, la reprise des compétitions sportives reste entre les mains de trois départements ministériels à savoir : les ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Jeunesse et les sports. La Fédération ne devra qu’attendre le feu vert de ces départements.
Mais cela n’empêche pas la fédération de continuer à travailler normalement au niveau administratif et institutionnel en tenant régulièrement les réunions statutaires de son bureau fédéral constitué des présidents et des représentants des clubs de la Botola. Cette réunion devra se consacrer à des points précis en ces moments précis. Il faut soulever et privilégier seulement les priorités tout en reportant les discussions secondaires. Car le pays, tout entier, est en état d’urgence, son sport en général et son football en particulier.
Pour le moment et plus précisément, la fédération devra oublier tous les dossiers suspendus dont notamment celui relevant de la transformation des clubs de la Botola en sociétés sportives.
Aussi, la fédération devra se débarrasser de son intransigeance et mettre de côté les sanctions à prendre contre les clubs ayant des rivalités avec leurs joueurs ou des conflits à relever ici et là…
La fédération devra donc tout oublier et penser à une seule chose, la reprise de la Botola et rien que la Botola dans toutes ses divisions, professionnelles, amateurs…
La fédération devra, en premier lieu, prévoir certains scénarios dans son prochain calendrier avec en premier lieu un projet urgent et une option d’une reprise rapide, du moins pour la Botola dans 3 mois au plus tard au cas où la situation sanitaire du pays progresse dans le bon sens.
Un plan B est à mettre également dans les mesures escomptées pour les conséquences d’une saison blanche si la pandémie dur et perdure que Dieu n’en déplaise…
Il s’agit là des premiers points à retenir dans les priorités à prendre par la fédération qui devra corriger certaines erreurs commises concernant ses aides aux clubs, relevant du côté financier. La fédération devra premièrement rectifier le tir concernant la majorité des clubs n’ayant pas encore reçu leur part des Droits TV pour cause de leurs dossiers mis au sein de la commission fédérale des rivalités.
Ce n’est qu’une mesure arbitrale justifiée par la fédé qui a favorisé seulement 5 clubs en division 1 et qui, selon ses dires, n’ont pas d’anomalies ou de conflits entre eux, rappelle-t-on. C’est injuste vraiment injuste pour une fédération contre des clubs en difficultés financières et qui leur exige pourtant de ne pas baisser les salaires de leurs joueurs en cette période d’état d’urgence sanitaire.
Et puis, ce n’est guère le moment de régler ses comptes pour une fédération qui devra, en contrepartie, traiter tous les clubs sur le même pied d’égalité et sans exception aucune.
Une autre question est toujours suspendue pour la fédération qui devra trancher, le plutôt possible, dans l’affaire du match non joué entre le DHJ et le Raja, pour cause de la vieille histoire que tout le monde connaît et dont la responsabilité incombe directement à la Ligue nationale et sa commission de programmation en manque d’inspiration…
Aussi, fédération devra penser sérieusement aux problèmes de la programmation des journées restant à jouer, 8 en seconde division et 10 en première division qui est, en plus, tronquée par plusieurs matches en retard, cas du Raja qui en compte 5, WAC, RSB, HUSA, DHJ (2 matches chacun), MCO, OCS, RBM et RCAZ (1 seul match chacun). Cette situation exige de la commission de programmation un traitement spécial de la mise à jour en relation avec les journées prévues afin de respecter le principe d’égalité des chances entre tous les clubs en lice dont le WAC leader avec 36 points à une unité du FUS (2e) et qui est lui aussi à une longueur du MCO (3e), la RSB (4e/32 pts), l’AS FAR (5e/31 pts)…
Le WAC est certes leader mais le classement général reste provisoire et tous ces clubs gardent leurs chances de jouer pour le titre dont… le Raja qui vient en 6e place avec 28 points et 5 matches en moins.
La fédération devra ainsi mettre toutes les conditions possibles pour une meilleure reprise de la Botola même avec des matches à huis clos au détriment du public qui serait, cette fois, éloigné par la pandémie de Corona…
En somme, la fédération devra réagir dans le bon sens dans l’espoir de rectifier les choses. Et peu importe les difficultés de terminer tard la saison et de reprendre la prochaine encore plus tard. L’essentiel est d’arriver à bon port…