La toute récente sortie médiatique de la première responsable d’un Parti de gauche marocain, fustigeant le reste de cette sensibilité politique de tous les maux, manque de respect envers autrui et verse dans le narcissisme béat.
Sauf sa formation considérée comme «intacte» et «victime» de l’oppression, elle qualifie les diverses obédiences de ou bien «hyper racinaire» ou encore de pire «dépravée et rentière» voire de «reniante de son identité». Est-ce de cette manière arrogante qu’on peut rebâtir la gauche marocaine ? Certes, cette gauche, disparate et divergente, ne répond plus aux attentes de l’heure. Outre ses faiblesses intrinsèques, son état fragilisé est souvent comploté de l’extérieur. Ce n’est donc pas une raison de s’ingénier à flageller ses «compères» et à se hisser en «ange» purifié.
Il y a lieu de relever le constat qui, à priori, interpelle tout un chacun. A chaque fois, on réitère le vœu d’unifier la gauche, dans des discours creux, sans lendemain.Mais, on continue toujours à «rabâcher» les clichés surannés, à «momifier» les anciens leaders ou encore à «dormir» sur les lauriers. C’est devenu une véritable manie stéréotypée qui revient à tout moment. Feu Mahmoud Darouich avait lancé au peuple palestinien cette fameuse rhétorique: «Sauvez-nous de cet amour douloureux!», faisant allusion à ce déferlement de jérémiades envers cette communauté persécutée, à travers l’Histoire. Le cas paraitrait, en fait, similaire à la situation de notre gauche mièvre et grincheuse.
La société marocaine dont les jeunes occupent une place vitale n’a que faire des slogans passéistes du grand soir utopique, alors que la réalité est bien autre, assombrie et désolante. La gauche a bien vidé les lieux de contacts les plus étroits et intimes avec les populations dans les universités, les coins de la rue, les mosquées, les souks…La gauche s’est effilochée dans des scissions déchirantes. La gauche s’acharne enfin à se donner la mort, à petits feux… L’unité de la gauche, on veut bien. Mais, comment? Surtout pas avec les vieilles jacasseries. La gauche, c’est avant tout le réalisme et l’imagination.
Commencer d’abord par descendre de la tour d’ivoire chimérique et se garder de calomnier sans scrupule les autres composantes ! L’intérêt suprême de la nation et du peuple auquel on a tendance à tourner le dos pour des calculs réducteurs devrait, en fait, servir de boussole de l’ensemble de la famille de la gauche, loin de toute surenchère. Sinon, tout appel à l’unicité n’est, en fin de compte, que coup d’épée dans l’eau.
