L’hôpital Hassan II d’Agadir en souffrance!

Depuis déjà plusieurs décennies, l’hôpital Hassan II d’Agadir auquel on a adjoint maintes extensions et réalisations dispense des soins de plus en plus indigents à plus de la moitié de la superficie du royaume.

Avec un staff médical et infirmier dont l’effectif reste en deçà de toutes les attentes, ainsi qu’une capacité litière exiguë, cet établissement sanitaire est  loin de satisfaire toutes les demandes émanant de la préfecture d’un demi million et de toutes les régions du sud. En effet, l’affluence massive est galopante, avec un contingent d’agents du personnel qui se décime pour la retraite, chaque année sans compensation.  Le départ volontaire de la fonction publique, il y a quelques années, a terriblement enfoncé le clou dans le corps d’un département fragilisé par la carence et la précarité.

Cette institution, la seule à vivoter encore dans plus de la moitié du territoire du pays, renferme, effectivement des ressources paramédicales très limitées, ce qui s’est répercuté négativement sur la qualité des soins prodigués. En dépit de la politique de départementalisation adoptée par la direction de l’hôpital, fort imprégnée dans cette ébauche de redressement, histoire de faciliter la gestion de l’établissement et cerner l’étendue de l’opération, en mettant en place plusieurs services au sein d’un département, la pénurie de personnel soignant est criant et risque d’empirer si l’Etat ne se penche pas sérieusement sur ce manque à gagner en terme de ressources humaines.

Certes, des efforts louables ont été déployés dans le sens de la qualification de cet établissement, au niveau du système d’informatisation, des soins complets, des dessertes, des approvisionnements… en vue d’assurer la restructuration escomptée. Toutefois, des contraintes continuent toujours à handicaper le développement des services sanitaires qui deviennent de plus en plus onéreux et inaccessibles pour les grandes masses. Cette action priorise une approche de proximité permettant le désenclavement en termes de services sanitaires, surtout en faveur de la prise en charge de la femme enceinte dans les patelins les plus reculés, en mettant en œuvre le travail en réseau avec toutes les unités sanitaires.

Une volonté à matérialiser pour aller de l’avant malgré les handicaps et les carences, mais la problématique est encore plus pesante et déchirante tant que le service sanitaire n’est pas doté en quantités suffisantes des moyens budgétaires, techniques et humains. La montée ascendante du privé n’arrange pas, pour le moins cette situation, puisqu’on va puiser le personnel dans le public déserté, sans parler des coûts des frais hospitaliers pour des opérations en majorité inutiles et des erreurs professionnelles souvent fatales. La santé est donc malade de ses propres moyens et contamine tout son entourage.

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