La salle « Al Qods » au Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL) à Casablanca, a abrité jeudi une conférence scientifique dédiée à l’exploration de la relation entre la littérature et la photographie.
Intervenant à cette occasion, le chercheur et photographe, Jaâfar Akil, a indiqué que les mutations qu’a connu la mouvance littéraire au Maroc durant les 30 dernières années l’ont poussé à s’ouvrir sur d’autres arts visuels dont la photographie, bien qu’historiquement, la relation entre les deux est née en France dès la fin du 19è siècle.
S’agissant du lien entre les écrivains marocains et la photo, le chercheur a évoqué les exemples de Abdelkrim Khtibi dans « la trilogie de Rabat », de Mahmoud Abdelghani dans « La dernière offrande » et de Hassan Nejmi dans « Gertrude ».
A cet égard, M. Akil a fait savoir que la photographie est fortement présente dans « Gertrude », notamment l’album photographique et le portrait qui relate une part importante de la personnalité du personnage principal, soulignant que Nejmi s’est défait de l’écriture classique pour s’ouvrir à de nouveaux modes d’expression.
De son côté, le chercheur et critique Driss Elquerri a estimé, contrairement à Akil, que la relation entre la littérature et la photographie est superficielle, précisant que la photographie est la pierre angulaire du langage visuel quand il s’agit de la formation d’opinions.
La relation entre ces deux arts n’est pas suffisamment développée pour parler d’une fusion entre la culture national linguistique et celle de la photo moderne, a poursuivi le critique, notant que cette dernière participe désormais à l’orientation de l’opinion publique et au changement des mentalités.
M. Elquerri a appelé à « intégrer la photo dans notre culture de gestion ainsi que dans l’encadrement de la société en vue de créer les bases solides d’un projet social moderne » compte tenu de son rôle d’outil permettant l’orientation et favorisant le développement.