Au moment où le tourisme respire à pleins poumons, en ces temps de relance dans la première station du tourisme, un autre coup dur vient de lui être asséné dans cette dynamique salutaire. On se rappellera, il y a quelques jours seulement, que deux géants paquebots avaient transité par le port de la capitale du Souss. Des milliers de passagers à bord de ces paquebots en escale, sillonnaient et admiraient la ville au bel ensoleillement.

Récemment, un autre «Titanic» a eu l’idée de faire aussi une halte à Agadir et de permettre à environ 3000 voyageurs de savourer les délices d’une contrée, aux mille couleurs vermeilles de l’été, encore à la traîne. Une quarantaine d’autocars avaient prévus de se garer sur les quais du port dans le but d’assurer les navettes des touristes en provenance de plusieurs pays du monde. Une belle opportunité aussi bien pour les transporteurs terrestres que pour les artisans et les diverses formes de commerce de la cité, constamment à la recherche de pareilles bouffées d’oxygène, quoique ponctuelles.

Toutes les mesures administratives et sécuritaires ont été alors prises pour accueillir cette croisière aux retombées touristiques incontestables. On se frottait les mains du côté des multiples intervenants du secteur. Mais, coup de théâtre ! A l’instant même où l’on mettait le cap pour s’apprêter à recevoir les hôtes de marque, on se rendait compte qu’un syndicat de transport à vocation touristique régional avait jugé bon de faire coïncider son appel à la grève avec l’arrivée de l’immense bâtiment naval.

Sans aucune intention de contester ni de blâmer la légitimité du mouvement syndical, encore moins de polémiquer sur les intérêts de ses initiateurs, on ne peut non plus se retenir de déplorer le gâchis occasionné par cet incident. En effet, sitôt alerté par ce désagrément qui compliquerait leur passage dans l’une des plus belles baies du monde, le gigantesque vaisseau de croisière dût renoncer à la ville d’Al Inbiât pour se rendre au Portugal.

Après cette triste déconfiture, on se serait, sans doute mordu les doigts d’avoir encore loupé cette aubaine, y compris, peut-être, les manifestants. On ne peut alors que regretter cette attitude immature dont les répercussions sont handicapantes pour une impulsion touristique, fondée sur la diversité de l’offre, notamment le tourisme de croisière qui prend de l’ampleur, de par la position privilégiée de carrefour de la région!