Kouka Ntadi, peintre
«Le Maroc est un moteur de construction de l’Afrique de demain»
Je travaille sur les thèmes de l’identité et de l’universalité. Mes œuvres sont essentiellement des portraits. En effet, j’ai créé une sorte de mythologie à travers un personnage que j’appelle le «Guerrier Bantu», lequel est inspiré de photographies anciennes. Les premières photos des populations dites «Bantus» ont été prises par les Européens à l’époque de l’esclavage. Je me les suis réappropriées pour en faire une autre histoire, qui est la mienne, comme pour dire que, depuis des millions d’années, les Bantus sont à la base des populations qui ont construit l’Afrique, et qu’avec l’Histoire de l’immigration et de l’esclavage, on retrouve des descendants de ces populations sur la planète entière, notamment aux Etats Unis, en Amérique du Sud et en Europe… Tout cela pour dire, in fine, que dans 150 ans ou 200 ans, nous serons tous mélangés. Je suis très fier de participer à «Afrique en Capitale». Aujourd’hui, le Maroc a une politique culturelle qui est exemplaire pour l’Afrique. C’est un pays moteur dans la construction de l’Afrique.
Wahib Chehata, photographe
«La parole a un sens en Afrique»
Le choix de l’Afrique comme thème de travail est lié à mes racines et à une quête d’identité. Je suis né en Tunisie et j’y ai grandi. Je me suis développé en France et j’ai découvert que la parole a un sens en Afrique qui, malheureusement, est souvent mal représentée. En Afrique, il y a des histoires, des corps, un regard innocent qui m’intéressent. A la manière des peintres, je suis allé chercher un sujet en Afrique pour l’explorer dans une intimité et non pas dans une recherche de propos autres que ceux qui passent par le pinceau (peinture).
Comme ma peinture s’inscrit d’une manière générale dans la vision artistique occidentale, j’ai voulu prolonger ce propos, notamment en prenant un sujet africain et en l’inscrivant dans la tradition picturale de l’Occident. Je suis remonté aux temps de la renaissance jusqu’au 19e siècle, époque à laquelle je suis profondément attachée.
Mohamed Nait Youssef
