Farid Mezouar*

Quels sont les faits marquants de la dette privée ?

Le marché primaire de la dette obligataire, a été essentiellement animé par les placements privés. En effet, Label Vie a réalisé une émission obligataire par placement privé de 600 millions de DH. L’opération a été structurée en trois tranches (5 ans remboursables in fine avec taux révisable, 5 ans remboursables in fine avec taux fixe et 7 ans amortissables à taux fixe). Aussi, Afriquia Gaz a procédé à la réalisation d’une émission obligataire par placement privé de 600 millions de DH. L’opération est structurée en une seule tranche, remboursable in fine à l’issue d’une période de 5 ans. Idem, Maghreb Oxygène a réalisé une émission obligataire par placement privé de 100 millions de DH. L’opération est structurée en une seule tranche, remboursable in fine à l’issue d’une période de 5 ans.

Comment expliquer ce recours au placement privé?

Dans ce contexte particulier de crise aiguë du Covid-19 et de prudence dans l’appréciation de la solvabilité des émetteurs, ces derniers ont opté pour un contact direct avec les investisseurs qualifiés, ce qui permet un partage plus large des informations, dans un cadre qui peut ressembler à une due-diligence. De même, souvent ces investisseurs qualifiés sont actionnaires et/ou administrateurs de ces émetteurs, ce qui offre une connaissance assez parfaite de la solvabilité.

Comment apprécier la solvabilité d’une entreprise ?

A Flm, nous conseillons un examen attentionné, en tenant compte de l’approche sectorielle. Naturellement, cette analyse se rajoute à l’appréciation de l’importance de la dette par rapport aux fonds propres et à l’EBITDA. Il en est de même pour la capacité/volonté de l’actionnaire à se substituer aux engagements de sa société. Enfin, la prudence s’impose vis-à-vis des émetteurs qui roulent leur dette, sans préciser le cap ou l’objectif de levier financier.

*(Directeur de flm.ma)