Sofiane Boufal : « j’ai vécu la meilleure année de ma carrière en sélection »

Oussama Zidouhia

L’international marocain Sofiane Boufal est de retour à l’entraînement avec Angers, après avoir été absent des terrains depuis le 20 avril 2022 à cause d’une blessure contractée aux ischio-jambiers, à la 8e minute du match contre le Paris Saint-Germain (défaite, 0-3).

Le 28 avril 2022, après une opération à l’hôpital, il reçoit une visite exclusive du sélectionneur bosnien Halilhodžić.

Dans un entretien accordé à Onze Mondial, Sofiane Boufal se confie concernant plusieurs sujets, à savoir le déclic dans sa carrière, ses regrets, ses choix de club, et finalement le Maroc et le coach bosniaque.

Le déclic dans sa carrière

« Le déclic a eu lieu en 2018, après ma saison difficile à Southampton. On a connu la relégation, le coach ne me faisait pas trop jouer, je ne comprenais pas pourquoi. La concurrence n’était pas saine, parfois, je méritais de jouer et je ne jouais pas, ou alors, il me faisait jouer dans des moments un peu difficiles. Dans ma tête, ça a vrillé et j’ai multiplié les erreurs. Toutes ces erreurs m’ont fait louper la Coupe du Monde 2018. Ça m’a mis une grosse claque. Tu sais pourquoi ? Parce que c’est moi qui ai donné le bâton pour me faire battre. Depuis, je me suis juré que tout ça n’allait plus jamais se reproduire. »

Ses regrets

« Bien sûr que j’ai des regrets, mais ce n’est pas fini. Je ne vais pas te sortir un long discours sur le regret. Je suis encore jeune, j’ai le temps, je suis à 40-50 % de mes capacités. Si j’arrive à me retrouver dans un environnement d’envergure, je sais de quoi je suis capable. J’attends juste ce moment-là. J’aurai un regret si tout s’arrête sans avoir eu cette opportunité. Tu sais, les gens peuvent parler de « talent gâché » mais… (il coupe). Tu vois, eux n’ont regardé que la couverture du livre sans le lire en entier. Ils ne connaissent pas l’histoire, donc c’est pour ça qu’ils font le raccourci en tirant cette conclusion. Le foot, c’est compliqué, ce n’est pas un environnement facile. Il y a des joueurs qui ont un talent 100 000 fois supérieur au mien et n’ont pas fait le quart de ma carrière. »

Sur ses choix de club

« Avant, j’avais un problème : je prenais les décisions sans prendre en compte tous les paramètres. Je ne me posais pas, je ne réfléchissais pas, j’étais en mode fougueux, je fonçais. Après, je me disais : « Oh c’est chaud, tu as fait un truc de fou ». Je ne pesais pas le pour et le contre. Je prenais les décisions trop vite. Par exemple, le transfert entre Angers et Lille. Dieu merci, ça a réussi. Mais je n’ai rien calculé, je me suis retrouvé dans le train, j’ai signé et j’étais à Lille. Southampton, pareil, en fin du mercato, j’ai signé en rapide sans me poser les bonnes questions. Ensuite, je me suis dit : « Ah oui, je suis vraiment dans ce club-là ». Si j’avais réfléchi tranquillement, j’aurais peut-être pris une décision différente, au vu du style de jeu notamment. J’arrive dans le vestiaire, je prends ma douche et là, je vois un joueur anglais en slip avec un ventre de fou. Et là, je me dis : « Je suis un ouf, je suis un joueur de Southampton maintenant » (rires) ! »

Concernant le Maroc et Halilhodzic

« En sélection du Maroc, on a des objectifs élevés, même si on n’a pas réussi à aller au bout à la CAN. On a réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde, des challenges excitants se profilent. Le peuple marocain est passionné de foot, c’est vraiment impressionnant. J’ai fait une bonne CAN et j’occupe la place que j’attendais d’occuper depuis des années en sélection. Je suis content, j’ai vécu la meilleure année de ma carrière en sélection. Avec Vahid Halilhodzic, on entretient une relation professionnelle et centrée sur le football. Ce qui est bien avec lui, c’est qu’il te dit ce qu’il attend de toi. Je savais exactement ce qu’il attendait de moi par rapport à mes qualités. »

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