«Tangier, something is possible» où la temporalité est confuse

Exposition photographique au Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes

La photographie fait escale à Tanger avec une exposition au Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes, dès le 18 mai 2022. Intitulée «TANGIER, SOMETHING IS POSSIBLE», l’exposition réunit deux photographes ; Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes, qui restituent à travers leurs images l’atmosphère si particulière et saisissante de la ville du détroit qui fut, par le passé, le pied-à-terre de nombreux intellectuels.

Nourrie d’un poème de l’écrivain américain Paul Bowles (icône de la beat génération qu’il a rencontré à Tanger dans les années 90), la série «Presque rien» de Mounir Fatmi résume, en deux mots et plusieurs tirages, l’idée que s’en fait l’artiste. Le photographe a d’ailleurs longtemps erré dans cette ville qu’il connaît si bien pour y capturer des instants fugitifs, riches en détails où les corps se fondent dans le décor : Tanger, sa fougue et sa douceur, restent les pièces maîtresses de ses photos.

L’écrivain-photographe Guillaume de Sardes met lui ses pas dans ceux du poète et romancier Jean Genet à travers une série de photographies intitulée «Se remémorer Tanger». Les vingt-et-un tirages annotés cette série sont une errance entre le passé et le présent, la réalité et la fiction, la quête de soi et la quête de l’autre, la photographie et la littérature.

Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes livrent une exposition chorale où les regards se croisent pour offrir au public un voyage à travers 48 images où la temporalité est confuse mais où les souvenirs restent intacts. L’approche est sensible et nostalgique, pour tenter de restituer, au plus près, l’ambiance d’un Tanger en perpétuelle mutation et à la croisée de deux continents.

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