Tout le monde y trouve son compte

Le mois sacré du Ramadan donne toujours lieu à la création de certaines activités parallèles. Femmes, hommes et jeunes se donnent chacun dans son domaine à des activités génératrices de revenu et fortement demandées pendant ce mois du jeûne. Une économie parallèle qui se développe et qui génère des emplois et du bien-être social au moindre coût à une partie de la population, notamment féminine.

Le Ramadan est connu par tous comme le mois des dépenses excessives dues en grande partie à la forte consommation de produits alimentaires. Pour arriver à joindre les deux bouts, certaines personnes saisissent cette période pour démarrer des activités variées qui leur permettent de subvenir à leurs besoins alimentaires et de couvrir d’autres charges. Les marchands ambulants, notamment des fruits et des dattes et fruits secs, foisonnent de partout et occupent tous les boulevards et quartiers. Les femmes se consacrent à des métiers spécifiques : la confection de différentes sortes de pain, de crêpes marocaines (msemen, harcha,  meloui, baghrir, briouates, batbout, pain maison… autant de dérivés à base de blé ou de céréales. D’autres femmes au foyer plus spécialisées prennent des commandes chez elles et livrent au fur et à mesure.  Le marché des briwates salés/sucrés et de chabakia est également très prisé pendant ce mois sacré. Les prix de ces produits issus de ces petits métiers varient entre 2 à 20 dirhams l’unité, hormis chabakia ou encore les briwates qui coûtent plus cher.

Parfois, des déplacements sont nécessaires pour certaines d’entre elles chez leurs clientes pour des commandes spéciales ou pour des réceptions. Le coût de main d’œuvre  pour une journée de travail oscille entre 150 à 400 dirhams la journée. Plus encore, les femmes actives  et notamment celles qui n’aiment pas cuisiner préfèrent sous-traiter et recourir  aux prestations de ces femmes qui se chargent de leur préparer plusieurs commandes à la fois et souvent des plats variés incluant des entrées, des repas et des desserts pour toute une semaine. Il suffit de ranger les Tupperwares dans le congélateur et de se servir au moment voulu. Ces prestations reviennent souvent moins chères que les pâtisseries ou même les restaurants.

Et tout le monde trouve son compte. La femme au foyer fait des rentrées d’argent qui lui permettent de réaliser ses projets familiaux et même parfois payer les frais de scolarité de ses enfants. Idem pour les femmes qui travaillent et qui se voient faciliter la vie, en passant moins de temps à préparer des recettes et s’occuper de la nourriture. C’est une économie parallèle qui prolifère et qui permet à une bonne partie de la population de subvenir à ses besoins, d’épargner et de s’engager dans des petits projets aux retombées économiques bénéfiques.

Fairouz El Mouden

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