Un ministre de l’époque surannée !

A seulement quelques mois des élections, il semble que la fièvre se soit emparée de certains ministres de la majorité en plein délire. Le cas surexcité d’un ex-membre de l’exécutif, limogé du département dont il est chargé, se passe de tout commentaire. Dès qu’il atterrit sur l’aéroport de la ville de l’énergie solaire, il se payait le luxe de s’adresser aux braves populations de ce bout de terre du sud-est du royaume, d’un ton sévère et menaçant. Tout au long de son discours, il tenait aux « militants » du parti et, à travers eux, aux citoyens de la cité du septième art, un propos draconien au point de semer l’effroi. « Si vous n’êtes pas de notre camp, on éteindra la bougie qui illumine votre demeure!», vociférait-il à l’assistance terrorisée. Et de poursuivre sur la même intonation drastique : «nous sommes tout à fait certains de gagner les élections à venir, quitte même à changer les procès-verbaux, gare à ceux qui nous faussent compagnie, ils le paieront cher. Car nous procéderons à la révision de leurs impôts.

Le « Makhzen » est avec nous et nous soutient ! ». Le ministre évincé n’a pas froid aux yeux de discourir dans un accent despotique qui renvoie bien à l’ère révolue des années de plomb. Même pendant la période triste de Driss Basri, on n’osait guère se conduire tyranniquement tel que se permettait de faire cet abruti au bas registre. De bout en bout, il ne faisait qu’intimider une audience en épouvante, en usant d’un verbe patibulaire qui relève de « mafieux » politicien, tout en voulant imposer à cette splendide ville touristique un « assureur » aux sinistres antécédents. En fait, au lieu de produire un speech tout au long duquel, le ministre-croquemitaine égrenait le projet de société, ainsi que le plan d’action de la formation politique qu’il représentait, fait usage d’autocratie cynique devant un public Ouarzazi, connu pour son sens scrupuleux et authentique. Quelle mouche a donc piqué ce ministre sardonique pour se comporter de la sorte, au moment où on s’efforce de réconcilier le peuple avec les institutions de la nation, en particulier les partis politique? Ce n’est nullement avec ces pratiques inhibantes dont fait montre le ministre en question, auxquelles on peut prétendre parvenir. Ce n’est pas non plus avec des «billets bleus» qu’on espèrerait développer une pratique partisane saine et réconfortante. Notre pays est en passe de traverser une phase cruciale de son parcours démocratique. Il n’a plus le droit ni la latitude de permettre ces insanités et ces déraisons éhontées de la classe politique, alors qu’on s’affronte à des défis aussi multiples que délicats. Cet exemple-là qui nous vient d’Ouarzazate, à la veille de l’échéancier électoral, est le pire de tout ce qui peut nuire et souiller le processus auquel s’engage la nation, sans aucune intention d’y renoncer !                         

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