Depuis des lustres, la région du Souss est constamment considérée comme une zone aride et, partant, menacée de pénurie hydrique, en particulier en périodes de sécheresse. Cette situation avait toujours intrigué, voire fait peiner toutes les composantes de décision et les populations de nombre de localités et de patelins. Dans ce sens, plusieurs mesures ont été prises pour pallier ces carences d’eau potable et d’irrigation, notamment la préservation de la nappe phréatique, la diversification des cours d’eau, la construction des barrages collinaires et des canalisations, la rationalisation des eaux destinées à l’Agriculture.
En fait, au regard de cette disette hydrique périlleuse, l’idée de se lancer dans un projet de dessalement de l’eau de mer était régulièrement à l’ordre du jour, à plus d’un titre. On en parlait sans cesse dans les rencontres et les délibérations des diverses instances provinciales et régionales, des décennies durant, sans pour autant parvenir à des solutions définitives. Aujourd’hui, on passe résolument à la vitesse supérieure afin de concrétiser ce rêve décennal. Récemment, dans la capitale du royaume, on signait la convention de la fondation du projet de dessalement des eaux de met dans la province de Chtouka Ait Baha.
Cette entreprise d’envergure à laquelle ont pris part des ministres de l’Economie et des Finances, de l’Agriculture, du Directeur de l’ONEE, des sociétés espagnoles spécialisées en la matière, de la BMCE et en présence de la Secrétaire d’État chargée de l’Eau, consiste alors à doter la région en alimentation en eau potable et en irrigation, à haute valeur ajoutée, des périmètres agricoles. Soit une dotation, dans un premier temps, de plus de 150 000 m3/jour, allant par la suite, jusqu’à 200 000 m3/jour. Une performance inédite qui se hisse au tout premier plan dans le monde. D’autant plus qu’elle s’attelle à l’usage des énergies renouvelables dont le pays est passé pour être un modèle en l’espèce.
Cette réalisation de haute facture dont les effets notoires s’étaleront d’une façon progressive, sur une durée allant jusqu’en 2030, s’élève à environ quatre milliards de dirhams, pour une population estimée à 2,3 millions, avec plus de 20%, en milieu rural.
Selon les initiateurs de cette opération salutaire qui, sans doute, mettra un terme au stress de longues années, ambitionne d’optimiser une vaste région au potentiel agricole avérée et sécuriser la vie des populations se trouvant tout spécialement dans des étendues sinueuses et accidentées.
Cette unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer, jugée très compétitive sur le marché, au niveau agricole, à hauteur de 5 dirhams/m3, s’insère, en effet, dans une dynamique de développement durable, visant la satisfaction des besoins vitaux des populations en approvisionnement en eau potable, plus particulièrement dans les zones rurales qui y seront à 100%, et en alimentation en ressources hydriques orientées à l’irrigation.
Saoudi El Amalki