Le PPS exprime ses craintes quant à l’impact des mesures protectionnistes américaines et européennes sur l’économie marocaine

Communiqué du bureau politique

Le bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme a tenu sa réunion périodique le mercredi 2 avril 2025, au cours de laquelle il a abordé plusieurs questions d’ordre national et d’autres liées à la situation sur la scène internationale.

Les derniers développements sur la scène internationale et leurs répercussions économiques sur notre pays

Après avoir passé en revue les derniers développements à l’échelle internationale, le bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme a exprimé sa profonde préoccupation face à un certain nombre de décisions que ne cesse de prendre la nouvelle administration américaine depuis son arrivée au pouvoir. Des décisions qui reposent sur des orientations susceptibles d’exacerber les tensions dans les relations internationales, d’attiser les conflits existants ou d’en provoquer de nouveaux. Ces mêmes orientations risquent également de porter atteinte aux intérêts de nombreux pays et peuples à travers le monde, au premier rang desquels la question du peuple palestinien, qui fait face à des défis accrus et à des tentatives d’enterrement dans un contexte marqué par la convergence entre la vision américaine et celle du gouvernement israélien extrémiste.

A cet égard, le Parti du Progrès et du Socialisme exprime également sa vive préoccupation face aux récentes décisions américaines relatives à la révision globale des droits de douane, sur la base d’une approche protectionniste rigide et fermée, à même de constituer un instrument de pression politique et d’annoncer le déclenchement d’une guerre commerciale mondiale généralisée.

Dans ce contexte, le Parti du Progrès et du Socialisme a évoqué les impacts économiques directs et indirects de ces décisions douanières américaines sur le Maroc, en particulier dans certains secteurs industriels et projets d’investissement. Il a également exprimé ses craintes que cette nouvelle situation, et les réactions internationales attendues, n’entraînent de grandes répercussions dont les manifestations pourraient être l’aggravation de la récession, le ralentissement de la croissance économique mondiale, l’aggravation des déséquilibres des chaînes d’approvisionnement et l’instabilité des prix sur les marchés internationaux.

Par ailleurs, le Parti du Progrès et du Socialisme exprime ses préoccupations quant aux mesures protectionnistes que l’Union européenne a récemment adoptées, concernant l’imposition de droits de douane sur certaines de ses importations de produits fabriqués au Maroc, relevant de la filière automobile et de ses pièces détachées, en plus de l’attitude de l’Union européenne rejetant les incitations proposées par le Maroc au profit de projets d’investissements dans notre pays. Le parti considère que de telles mesures affectent négativement nos intérêts économiques nationaux.

Face à cette situation, le Parti du Progrès et du Socialisme attire l’attention sur la nécessité d’adopter une politique économique nationale proactive qui repose, outre sur une politique d’exportation, sur une industrialisation nationale, réelle et moderne, la réalisation de l’équilibre commercial souhaité, la consécration de la diversification des partenaires économiques et du concept de la souveraineté économique nationale, sur la satisfaction en priorité des besoins nationaux, le renforcement de la demande intérieure et la consolidation des capacités du marché national, une plus grande autonomie et sur l’appropriation des technologies modernes, la stimulation de l’investissement productif de valeur ajoutée et d’emplois, et sur l’investissement dans le soutien de l’entreprise nationale ainsi que dans la formation et la qualification de l’élément humain. Il convient de rappeler qu’un certain nombre de ces orientations ont été préconisées par le Nouveau Modèle de Développement.

Aide et exonérations du gouvernement aux importateurs de bétail : des milliards de dirhams gaspillés sans impact positif

D’autre part, le bureau politique a abordé les tenants et aboutissants des décisions prises par le gouvernement, depuis fin 2022 à ce jour, concernant la suppression des droits de douane et de la taxe sur la TVA pour l’importation de bétail, notamment les exonérations des droits de douane et de la TVA. Des mesures qui ont englouti et continuent d’engloutir des sommes considérables estimées à plusieurs milliards de dirhams de fonds publics, auxquelles s’ajoute une subvention directe de 437 millions de dirhams pour les importateurs d’ovins destinés à l’Aïd al-Adha au titre des années 2023 et 2024, et ce sans aucun impact positif notable, ni sur les prix des moutons à l’époque, ni sur les prix de la viande rouge à la consommation, ni sur la situation du cheptel national, ni sur le niveau économique, financier et social.

À cet égard, le Parti du Progrès et du Socialisme souligne que les milliards de dirhams que le Trésor public a perdus directement ou dont il a été privé de recouvrement, et dont l’hémorragie se poursuit, en raison de cette approche gouvernementale sujette à caution, dépassent la valeur de 13 milliards de dirhams, comme le Parti l’avait déjà souligné, et pourraient atteindre environ 20 milliards de dirhams, une fois que le gouvernement aura également révélé les ressources financières supposées et gaspillées d’octobre 2024 à ce jour.

En prenant ces mesures coûteuses pour les finances publiques, sans aucun impact positif pour les citoyens, et en s’obstinant à les maintenir malgré tous les appels à leur annulation, y compris au sein du rang de la majorité, le gouvernement confirme concrètement qu’il est un gouvernement qui privilégie les intérêts d’une poignée de lobbies financiers et de marchands de crise, au détriment des plus larges catégories de la société. De même, cette approche gouvernementale ne peut être justifiée uniquement par la sécheresse, mais qu’elle confirme, une fois de plus, l’échec cuisant du plan Maroc/Génération Verte, qui a été conçu principalement pour servir les grands exportateurs, au détriment de la souveraineté alimentaire nationale, des petits et moyens agriculteurs, et des ressources hydriques nationales.

Le Parti du Progrès et du Socialisme réitère sa condamnation des tentatives d’enterrement de la cause palestinienne et du nettoyage ethnique du peuple palestinien

D’autre part, le bureau politique a abordé les derniers développements de plus en plus préoccupants sur la scène palestinienne. Le parti condamne fermement la persistance de l’entité sioniste dans la perpétration de ses crimes odieux à l’encontre du peuple palestinien frère, particulièrement, à travers la reprise de la guerre de génocide à Gaza, son invasion, son encerclement, sa tentative de démembrement, le déplacement forcé du reste de ses habitants, ainsi que par le ciblage des capacités de secours et humanitaires rares.

Le parti a également condamné les agressions et les provocations sionistes en cours en Cisjordanie et à Al Qods, ce qui confirme qu’Israël, avec le soutien absolu de l’administration américaine, ne se contente pas de renier l’accord de cessez-le-feu au niveau de Gaza, mais qu’il poursuit ses tentatives abjectes d’anéantir la cause palestinienne, d’expulser le peuple palestinien de sa terre, de le nettoyer ethniquement et de le priver de toute possibilité de revendiquer ses droits.

Face à cette situation grave que traverse la cause palestinienne, à la complicité du monde occidental mené par les États Unis d’Amérique et au silence d’une large partie de la communauté internationale, le Parti du Progrès et du Socialisme considère qu’il est du devoir de toutes les consciences vives, des voix libres et éprises de paix à travers le monde d’élever le niveau et les formes de leur solidarité avec le peuple palestinien, pour imposer sa protection à l’existence et le soutenir dans la conquête de ses droits.

Le parti réitère également sa demande aux pays arabes de prendre les mesures concrètes et énergiques qu’imposent la complexité et les dangers de la situation actuelle, afin d’exercer la plus grande pression pour contraindre Israël à respecter l’accord de cessez-le-feu à Gaza, sur la base de l’ouverture de perspectives réelles pour le peuple palestinien en vue de lui permettre d’exercer tous ses droits nationaux légitimes, au premier rang desquels le droit à l’existence et à l’édification de son État libre, indépendant et viable, avec Al Qods pour capitale.

Cette situation dangereuse exige, plus que jamais, l’unité des rangs palestiniens et d’éviter de tomber dans l’exacerbation des différends internes, en concrétisant, de manière tangible, les engagements pris par les différentes composantes nationales palestiniennes en Russie et en Chine.

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