L’entrave litière et aérienne

De toute évidence, l’activité touristique au Maroc est terriblement handicapée par l’exigüité de la capacité litière. On ne prétendre une expansion du secteur en termes de flux si on continue de pêcher par cette pénurie cruelle. En effet, des sites nationaux les plus huppés du royaume telles Agadir, en balnéaire et Marrakech, en patrimoine, ne dépassent pas, respectivement 25000 et 80 000 lits à vocation touristique. Dans tout le pays, on tourne autour de 200 000 commercialisables, alors que rien à Las Palmas ou à Tenerife, aux Ils Canaris, on en est à plus de 250 000 chacune. A Antalya, en Turquie ou à Charm Cheikh, l’affluence est à décupler.

Le Maroc est donc bien loin de rivaliser avec ses concurrents pour le même produit, sans parler des offres compétitives pour brader les prix et booster les destinations respectives. Il est vrai que la proximité fait défaut à nos prestations alliant mer, soleil, exotisme, hospitalité, sécurité…pour de nouveaux marchés émergents, tels la Russie, la Pologne, la Scandinavie…Mais, il n’en demeure pas moins que le volume capacitaire se raréfie même pour les marchés traditionnels les plus proches, tels la France, l’Espagne ou encore la Belgique et les pays Bas…Cependant, une autre contrainte freine le fluidité des touristes dans notre pays en abondance. C’est bel et bien, l’aérien dont l’impact demeure en deçà des aspirations.

En conviendra, on conviendra, alors que l’essor du tourisme est tributaire de l’expansion del’aérien. C’est une réalité qui semanifeste de plus en plus dans ladynamique des voyages. « Mettez-nous des avions, à proximité, nousviendrons déguster vos splendeurs », dirait un touriste munichois qui, pour se rendre au Maroc, il lui faudrait prendre le train jusqu’àDüsseldorf, seule disponibilité de la compagnie nationale, versAgadir, via Casablanca. Un long trajet de plus de 20 heures pour levisiteur germanique qui préfère se rendre à Gerba, en Tunisie, pour un voyage demoins de 4 heures seulement, au lieu de perdre presque 4 jours rienque sur le ciel. La RAM, à court d’engins qui puissent assurer toutesles destinations possibles, est dans la capacité de faire des effortssupplémentaires dans ce sens. Pour démarcher les charters, lesdécideurs devraient se lever tôt afin de s’attribuer les siègespouvant remplir les chambres. A
cause à ce forfait, le balnéaire un coup préjudiciable. En revanche,
le marché russe mettratrès prochainement, des vols directs provenant de Moscou et deSaint Petersburg, soit environs 850 touristes de  plus vers lacapitale du Souss.

On s’accordera à dire que cette formule ne sauraitdonner des fruits que si le produit s’engage dans des procédés hypercompétitifs, en termes d’hébergements et de séjours, puisque des
destinations concurrentes, notamment l’Egypte, la Turquie ou encore laTunisie cassent les prix et présentent des avantages, en matière degaranties de remplissage des sièges d’avion, au cas où les vols ne
seraient pas au plein top. L’enjeu est tellement ardu que le Maroc ne peut concurrencer des ténors des charters. A ceteffet, nombre de marchés porteurs, tel l’Allemagne, la grandeBretagne, la Scandinavie, les pays émergents de l‘est, comme laRussie, la Pologne, la Tchéquie…ne sont pas trop attirés par lesoffres marocaines, auniveau des l’aérien et des services.

Il va sansdire que, chez nous, le tourisme titube, au moment où le processuss’active, sous ses différentes formes, pour parvenir à des mutationssubstantielles, en dépit de la profonde récession qui sévit encoredans les pays émetteurs. Il s’avère fort bien qu’un long et pérennetravail devrait s’accomplir au niveau de l’élargissement de l’éventaildes dessertes aériennes, accompagnées d’un programme aussi variéqu’attractif, axé sur les diversités des offres et des services, lamise en place d’une politique d’animation bien conçu et approprié etdavantage de sécurité.

Saoudi El Amalki

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